autre
étymologie
Du latin alter via l’ancien français altre.

adjectif indéfini

SingulierPluriel
autreautres

autre \otʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Du même type mais dont l’identité est différente de ce dont on vient de parler.
    • Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l’autre tiers est à la charge du patron. (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l’arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
  2. Supérieur en mérite, plus important, de plus grande conséquence.
    • Certes des initiatives se développent — […] — mais elles nécessitent encore des réseaux autres que ceux du bouche à oreille des passionnés de l’électro. (Philippe Franck, Musiques électroniques, dans Musique-musiques 1999 : Chronique de la vie musicale en Wallonie et à Bruxelles'', coordonné par Robert Wangermée, Sprimont : Editions Pierre Mardaga, 2000)
    • L’homme que vous me citez est habile, mais celui dont je vous parle est un bien autre homme.
    • Ce vin de Mâcon est bon, mais celui dont je vous parle est bien d’autre vin, est un tout autre vin.
    • Vous loger, passe ; mais vous nourrir, c’est une autre affaire.
  3. (Figuré) Second, pour exprimer la ressemblance, l’égalité, la conformité qu’il y a entre deux personnes ou entre deux choses.
    • C’est un autre Alexandre, un autre César.
    • Il le regarde comme un autre lui-même.
    • Cette ville est un autre Paris.

traductions
nom

SingulierPluriel
autreautres

autre \otʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Personne différente de la personne qui parle, autrui.
    • Le chef de bande fumait une cigarette […]. Les autres sniffaient de la colle à l’ombre des carcasses de frigo. (Caryl Férey, Condor, Éditions Gallimard (Série noire); 2016, chap. 14)
    • S'il est responsable d'un journal, d'une émission culturelle, il censurera très normalement tout autre qui peut le contrarier. Il sera prêt à tout donner à l’autre, à tout autre, sauf à donner à cet autre la parole, sa parole. Pathétique aberration : des narcisses prêts à tout donner et ne donnant rien. (Daniel Sibony, Don de soi ou partage de soi ?, Éditions Odile Jacob, 2000)
    • Le pouvoir de ce génie a des bornes, […]; mais son zèle n'en a point, et on lui en sait gré : car où trouver quelque chose de comparable aux soins de cet agent bienveillant […] ? quel autre serait aussi bien instruit de nos désirs, de nos fantaisies, de nos goûts, de nos vœux, de nos projets ? quel autre serait aussi touché de nos faiblesses, de nos besoins , […] ? de quel autre pouvons nous être aussi sûrs qu'il fera pour nous le possible, et qu'il tentera l'impossible ? (Stanislas Jean de Boufflers, Le Libre arbitre, Paris : chez F. Buisson, 1808, page 221)
    • Il ne sert de rien d’objecter : « Quelque autre pourra argumenter de même en faveur de sa religion ! » C'est de moi qu'il s'agit; […]. (Auguste Valensin, Textes et documents inédits, Aubier, Éditions Montaigne, 1961, p. 218)
  2. S’emploie également par opposition à un ou une pour distinguer deux êtres ou deux choses ou bien encore deux groupes d’êtres ou de choses déterminés ou indéterminés.
    • Bien, bien, ma cousine ! il y a deux façons de me servir : l’une en exterminant mes ennemis, l’autre en secourant mes amis. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre XI)
  3. (moderne) (sociologie) (politique) (philosophie) Toute personne appartenant à une culture différente. — Note: Il est alors toujours au masculin singulier, avec article défini, et parfois la majuscule et/ou les guillemets : l’autre, l’Autre, l’« autre ».
    • […] le nationalisme canadien serait ouvert sur le monde, accueillant à la diversité culturelle et moderne, alors qu’au contraire le nationalisme québécois carburerait à la peur de l’autre, se nourrissant d’une volonté de repli ethnique, et portant en lui les traces d’une certaine intolérance. (Danic Parenteau, « “ Le Canada est fait, maintenant il faut faire les Canadiens ! ” Essai sur le processus de construction identitaire national canadien », in Argument, vol. 19, no 2, printemps-été 2017, page 91)
    • Peut-on accueillir l’« autre » si on ne sait qui on est, où on est et comment on est devenu ce qu’on est ? On accueille quelqu’un quelque part, dans une situation sociale, politique, économique, historique, géographique, linguistique, etc., concrète, qui existe déjà, d’où on émane et dont il est tout simplement impossible de faire le deuil sans en même temps faire le deuil de qui on est […]. (Sébastien Mussi, Le nous absent, Liber, Montréal, 2018, page 51) voir nous
synonymes
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