à la diable
étymologie
 Composé de à la et de diable.

locution adjectivale

à la diable \a.la.djɑbl\ masculin et féminin identiques invariable

  1. (Désuet) Qui a un caractère de violence et d’exagération.
    • Les Anglais disent que toutes nos tragédies sont à la glace ; il pourrait bien en être quelque chose ; mais les leurs sont à la diable. (Voltaire, Lettre à Cideville, 22 février 1764, — cité par Littré)
    • Un autre fantaisiste de bonne marque, c'est Boyer d'Agen, l'auteur de Monsieur le Rédacteur. C'est ce roman à la diable mais non pas écrit à la diable: il y a le panorama universel des caractères contemporains. Beaucoup de pages bien curieuses, mais c'est la tour de Babel et le Labyrinthe. (Alceste, « Histoire littéraire au jour le jour », dans La Grande revue, Paris et Saint-Pétersbourg, vol. 4, 1888, page 375)
  2. (cuisine) Qualifie certaines recettes comportant une sauce piquante.
    • Le maître d’hôtel avait enlevé la carpe à la Chambord pour nous servir un succulent poulet à la diable, sur un lit doré de pommes paille. (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 63)
    • Gaston lança à l'aubergiste :
      — Il vous reste de cette délicieuse palette à la diable ?
      L'aubergiste eut un moment d'hésitation avant de répondre par l'affirmative et de disparaître en cuisine pour préparer une platée.
      — De la palette à la diable ? fit le furet en se pourléchant les babines. Bigre ! Et ils ne la préparent pas avec de la vieille carne, du castor ou que sais-je encore ?
      — Le dernier mouton de Paris y est passé.
      (Hervé Jubert, Blanche ou la triple contrainte de l'enfer, Éditions Albin Michel, 2005)

locution adverbiale

à la diable \a.la.djɑbl\ invariable

  1. D’une façon désordonnée, à la hâte, sans soin.
    • Nous gravîmes l’estrade, au son d’une marche militaire enlevée à la diable. (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 176)
    • Une vraie pendule des Bouffes, sonnant d’un joli timbre clair, mais sans un grain de bon sens, pleine de lubies, de caprices, marquant les heures à la diable, (Alphonse Daudet, La pendule de Bougival, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, page 52)
    • Elles ont de quatorze à dix-sept ans ; presque toutes sont de vraies gosselines de Paris, des momignardes des faubourgs, élevées à la diable dans des milieux grouillants et tapageurs, parmi les disputes, les gros mots et les scènes d'amour des parents, et les récits des grandes sœurs. (Octave Uzanne, « Trottins et couturières », tiré de Parisiennes de ce temps, 1900, en recueil dans Archives de Paris, textes et documents choisis et présentés par Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff, Collection Archives de la France, Paris : chez Balland, 1981)
    • […] mais leur savoir ils l’ont acquis d’aventure, à la diable, en dehors des règles traditionnelles édictées à propos, méditées par des compétences. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)



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