écriture
Voir aussi: Écriture
étymologie
Du latin scriptura (« écrit, écriture, ouvrage »).

nom

SingulierPluriel
écritureécritures

écriture \e.kʁi.tyʁ\ féminin

  1. Procédé qui permet de représenter un langage avec des symboles ou des lettres.
    • L’écriture transporte d’un sens à l’autre la pensée. La parole communique la pensée de la bouche à l’oreille par le son ; l’écriture saisit le son insaisissable au passage, le transforme en signes ou en lettres, et communique ainsi la pensée de la main aux yeux. (Alphonse de Lamartine, Gutenberg)
    • Sans croire en aucune manière à la divination des âmes par l’écriture, il était sensible à la forme des lettres comme à une sorte de dessin qui peut avoir aussi son élégance. (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, pages 178-179)
    • Il eut tort de citer le mot de Voltaire, qui est beaucoup trop décisif et immodéré : « L’écriture est la peinture de la voix ; plus elle est ressemblante, meilleure elle est », et qui conduirait à l’orthographe individuelle, c’est-à-dire à une confusion telle qu’on ne se comprendrait jamais quand on s’écrirait les uns aux autres. (Émile Faguet, ''Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • L’écriture est précisément cet acte qui unit dans le même travail ce qui ne pourrait être saisi ensemble dans le seul espace plat de la représentation. (Roland Barthes. L’empire des signes. Paris, Flammarion, 1980, page 22)
    • Toute l'écriture est de la cochonnerie. (Antonin Artaud, Le Pèse-nerfs, dans Oeuvres complètes, I, Paris, Gallimard, 1954, page 120)
  2. (Par extension) Manière dont on trace ces caractères.
    • Ces textes funéraires sont tous d'une écriture négligée, maigre et anguleuse; et le papyrus trouvé sur la momie de Pétaménoph étant le plus récent, porte encore par cela même des traces plus marquées de la décadence de l’art graphique égyptien sous la domination gréco-romaine. (Frédéric Cailliaud, Voyage à Méroé, au fleuve Blanc, au-delà de Fâzoql, t. 4, 1827, page 27)
    • Il trouvait aux Archives, non pas seulement les papiers administratifs des derniers siècles, mais les chartes du moyen âge. Il les fallait lire, il en fallait déchiffrer l’écriture, distinguer les formules, déterminer les dates, […]. (Henri Wallon, Notice sur la vie et les travaux de M. Joseph-Natalis de Wailly, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1888, vol.32, n°6 , page 556)
    • À propos de Modeste Mignon, il annonce joyeusement à son amie : « Encore soixante-dix feuillets de mon écriture… Ce sera fini demain. » (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
    • Il trouva des papiers d’un caractère absolument privé, et, entre autres, d’ardentes lettres d’amour tracées d’une grande écriture féminine. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 90 de l’éd. de 1921)
    • L’écriture retenait l’attention de nos maîtres. Ils nous apprenaient l’anglaise ou cursive, la fine bien sûr, la moyenne et la grosse, la ronde, la bâtarde et même la gothique. Ils voulaient que nous eussions d’abord une écriture régulière et lisible, puis belle et élégante sans fioritures. Nous avions tout un jeu de plumes dans un petit étui. (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 50)
  3. (Par extension) Chose écrite.
    • L’amîn est celui dont l’écriture, dans les contrats, actes et autres documents, fait foi. Il doit donc bénéficier de la confiance de toutes les parties. (Paul Bonnenfant, Sanaa: Architecture domestique et société, CNRS Éditions, 2014, page 92)
  4. (philosophie) Ensemble des procédés et des systèmes signifiants par lesquels les hommes ont transcrit matériellement, à travers les âges, leurs paroles et leurs pensées.
  5. (Par extension) Système d’écriture.
    • L’écriture latine, de même origine que la grecque, s’est géométrisée de manière analogue. (Marcel Samuel Raphaël Cohen, La grande invention de l’écriture et son évolution, volume 1, 1958)
    • Ainsi, en dépit du fait que le logogramme chinois est souvent peu informatif quant à sa prononciation, l’information phonologique contenue dans l’écriture est exploitée pour prononcer les caractères rares. (Ronald Peereman, « La médiation phonologique dans la reconnaissance des mots écrits », dans La reconnaissance des mots dans les différentes modalités sensorielles, sous la direction de Régine Kolinsky, José Morais & Juan Segui, Presses Universitaires de France, 1991)
  6. (Au pluriel) (religion) La Bible ; les Écritures.
    • Les évangéliques et les catholiques, tout en étant différant, se retrouvent sur de nombreux points, comme les questions d'éthique. La principale différence est l'autorité de la Bible, les évangéliques ont un rapport très personnel aux écritures, ils s'y réfèrent, ils la lisent régulièrement, […]. (Franck Poiraud, Les évangéliques dans la France du XXIe siècle, Edilivre/Editions APARIS, 2007, page 210)
  7. Dessin et peinture, quand on parle d'une icône religieuse.
    • L'écriture de l'icône me procure une telle joie que j'ai eu envie de la partager. (Anne Truffert).
    • L'écriture d'icônes, technique d'art sacré chrétien, a pour vocation de faire participer à la liturgie et à la vie de l'Église dans la prière. (Jérôme Lescure).

traductions
traductions
  • russe : почерк

forme fléchie

écriture \e.kʁi.tyʁ\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de écriturer.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de écriturer.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de écriturer.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de écriturer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de écriturer.

Écriture
étymologie
Par ellipse de saintes Écritures.

nom propre

Écriture masculin

  1. (religion) (vieilli) La Bible.
    • L’Écriture, toute divine en ses expressions, traite l’idolâtrie, de fornication & de prostitution : cela est bien dit ; puisque l'homme se retire de son légitime possesseur pour se donner à de misérables créatures. (Anonyme (Jeanne Marie Bouvier de La Mothe Guyon), Les livres de Josué, des Juges, & de Ruth, avec des explications et réflexions qui regardent la vie intérieure, tome 3 du Vieux Test, Cologne : chez Jean de La Pierre, 1714, p. 84)
    • Mais Ivanhoé était comme le coursier belliqueux dont parle ce sublime passage de l’Écriture, brûlant d’impatience et du désir de se précipiter au milieu des dangers dont ce bruit était le prélude. (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Le rire est très-rare dans l’Écriture. Abraham et Sara, ces deux ancêtres de la douloureuse MARIE, Mère des Larmes, sont chargés de l’inaugurer, […]. (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
  2. (Par extension) Doctrine religieuse.
    • En examinant les notions politiques essentielles de l’Écriture islamique, le Coran, ou la structure de celles que l'on peut extrapoler, mon collègue Michael Cook suggère qu'il est possible de se faire une idée générale de leur signification. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.39)

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