écu
étymologie
Du latin scutum. escut.

nom

SingulierPluriel
écuécus

écu \e.ky\ masculin

  1. (armes) Bouclier que portaient autrefois les chevaliers.
    • […] le chevalier se couvrit la tête de son casque, passa son écu au bras gauche, sauta sur le rivage, tira son cheval après lui, s’élança en selle […] (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
  2. (Par extension) Armoiries, puisque celles-ci ornaient les boucliers des chevaliers.
    • Son écu est parti, coupé, tranché, écartelé. L’écu de France.
    • Moi, Henri II de Bourbon, prince de Condé, bien que je sois de la famille royale, bien que mon écu porte les trois fleurs de lys, je ratifie le choix qui vient d’être fait, et salue M. le duc d’Angoulême pour notre roi légitime. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  3. (Par extension) (monnaies) Monnaie d’or ou d’argent frappée aux armes du souverain qui l’émettait.
    • D’ailleurs il ne pense pas à Modeste, cet écu de cent sous fait homme ! (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • À propos, continua le roi, n’était-ce pas dix mille écus que vous deviez toucher de M. de Guise au cas où vous tueriez l’amiral ? (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
    • L’argent ! ce mot retentissait à mes oreilles, toutes les minutes. Je n’entendais jamais que le tintement de ce mot qui, à la fin, avait pris comme une sonorité d’écus remués. (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • « Je t’envoie également cent écus romains pour le plaisir des doigts. La frappe est infiniment plus belle que celle des écus français. » (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, pages 260-261)
  4. (Désuet) Ancienne monnaie de compte populaire.
    • À la foire, les Quarréens calculent encore par pistole (monnaie de compte de dix fr.) et par louis de vingt-quatre francs. L’écu de six francs et le demi-écu ont disparu : ils appartenaient au système duodécimal ; le louis de 24, du même système, devrait disparaître aussi. (Abbé Guignot, Essai sur Quarré-les-Tombes ; ses sarcophages mérovingiens et sa station préhistorique, impr. Bousrez, Tours, 1895, page 41)
  5. (Désuet) Appellation populaire des pièces de cinq francs frappées jusqu'en 1878.
    • Je reçois de nombreuses piécettes d’argent et quelques beaux écus de cinq francs. Je m’empresse quelques jours plus tard de les porter à la Caisse d'épargne. (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 73)
  6. (Figuré) Marque quelconque en forme de blason.
    • Une indéniable sérénité se reflétait sur ses traits. Peut-être était-ce l’apaisante influence du cigare dont la bague rouge, ornée d’un somptueux écu gaufré d’or, indiquait sans discrétion le prix. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  7. (Figuré) (Au pluriel) Richesse.
    • Avoir des écus.
  8. Format français de papier défini par l'AFNOR avec les dimensions suivantes : 40 × 52 cm.
  9. (Comptes) Acronyme de l’anglais European Currency Unit (Unité de Compte Européenne ou UCE, en français) et qui servit de référence monétaire avant l’introduction de l’euro.

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