étaler
étymologie
La racine du mot vient du vieux bas-frk *stal (« position, demeure ») qui a formé au xiiie siècle en ancien français le verbe astaler (« assigner à une place »).

verbe

étaler \e.ta.le\ transitif ou pronominal conjugaison (pronominal : s’étaler)

  1. Exposer en vente, dans une boutique ou dans quelque autre lieu, des marchandises, des denrées, etc. C’est ce sens du verbe qui a donné détaler.
    • Étaler des chaussures, des draps, des toiles, des livres.
    • (Absolument)Les marchands n’ont pas encore étalé.
    • Il est défendu d’étaler les jours de fêtes.
  2. Mettre à plat sur une table, sur le sol, sur une muraille, etc., une chose ou plusieurs choses de même nature.
    • Presque aussitôt, en un décolletage inélégant, Bert se penchait au-dessus de la table, sur laquelle il étalait une liasse de plans. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 397 de l’éd. de 1921)
    • Il fit venir un marchand et le pria d'estimer le tout. Il y en avait bien pour une cinquantaine de mille livres. Le marchand étala trente-deux mille livres sur la table. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • La neige n’avait pas tenu sur le béton de Bobigny. Une boue crasseuse s’était étalée sur le macadam. (François-Xavier Ajavon, J’ai infiltré un stage de citoyenneté, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 24 mai 2010)
    • Pendant qu'elles discutent, le blond pisseux disparaît progressivement sous le produit que la coiffeuse étale sur la chevelure à l'aide d'un pinceau. (Stéphane Hurel, Tatouée du dragon, Éditions Le Manuscrit, 2004, p. 78)
    • Étaler son jeu : Montrer toutes ses cartes, les étendre sur la table.
  3. (Figuré) (familier) Étendre sur le sol, de plein gré ou involontairement, en parlant de personnes.
    • Un coup de poing a suffi pour l’étaler par terre.
    • En faisant un faux pas, il s’est étalé tout de son long.
    • Étalons-nous sur l’herbe pour nous reposer.
    • (On dit dans un sens à peu près analogue:) S’étaler dans un fauteuil.
  4. (Figuré) Montrer avec ostentation.
    • Chez les nations de langue anglaise Hitler et Goering ont été aisément reconnus comme des cas pathologiques étalant leur anormalité dans chacun de leurs actes, dans tous les gestes de leur vie. (E. L. Woodward, Les origines de la guerre, Oxford University Press, éd. 1944, p.26)
    • Car plus d'une fois, dans des dîners, des réunions, des bridges, quelque bélître patriotard avait étalé devant lui du mépris pour les « Français d’importation ». (Vercors, La marche à l'étoile, éditions de Minuit, 1943, éd. 1946, p.60)
    • Puisqu'il faut tout avouer, je descendrai en moi jusqu'au tréfonds, j'en remuerai la lie et j'en étalerai la pestilence. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 48)
  5. (marine) Se tenir étale contre.
    • Étaler la marée : Se tenir au mouillage en dépit de la marée contraire.
    • Étaler le vent, étaler le courant : Lui opposer une force égale à la sienne.
    • Étaler un navire : L’égaler en vitesse.
    • Étaler une voie d'eau : Évacuer autant d'eau qu'il n'en rentre par la voie d'eau.
  6. (vieilli) On dit aussi intransitivement :
    • La mer étale : La mer ne monte ni ne descend (la mer est étale).

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