être
étymologie
De l’ancien français estre, du latin vulgaire essĕre (« être »), forme remaniée par analogie du latin classique esse (« être »), ainsi que de l’ancien français ester, du latin sto (« être debout »). Ce dernier ne subsiste que dans les participes été, étant et les conjugaisons de l’imparfait de l’indicatif, ainsi que dans les expressions aujourd’hui désuètes ester en justice ou ester en jugement.

verbe

être \ɛtʁ\ intransitif conjugaison

  1. Définir un état, une caractéristique du sujet. Note: En grammaire, ce type de verbe est appelé une copule, et le mot qu’il introduit est un attribut. En linguistique, il existe différentes manières de caractériser ces constructions attributives, existentielles, locatives ou posturales qui peuvent être introduites en français par être.
    • Les anciens avaient justement montré le rôle de l’organisme vivant comme cause génératrice des maladies, les éléments extérieurs en étant les causes provocatrices. (Joseph Grasset, Traité élémentaire de physiopathologie clinique, tome 2, Éditions Coulet, 1911, page 13)
    • Je suis petit et barbu.
    • Est-il malade ?
    • Cet homme est président de ce pays depuis quatre ans.
    • L’eau nous est indispensable.
    • ''— D’où est-il ?/>— Il est de Paris.''

  2. Se situer, se trouver, rester, spécifiant une location, une situation.
    • Nous sommes en ville.
  3. (Absolument) Exister.
    • Je pense, donc je suis. (René Descartes)
    • ''Être, ou ne pas être, c’est là la question./>Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir/>la fronde et les flèches de la fortune outrageante,/>ou bien à s’armer contre une mer de douleurs/>et à l’arrêter par une révolte ? (William Shakespeare, Hamlet, prince de Danemark'' acte III, scène 1)

    • Il n’est plus, il est mort.
    • L’Algérie française était ; elle n’est plus. (Alexis Jenni, L’Art français de la guerre, 2011, p. 604)
  4. (impersonnel) (soutenu) Il y a.
    • Il est des hommes que la résistance anime, il en est d’autres qu’elle décourage.
    • J’ai donc rédigé un long billet, intitulé Attention manip : le “pacte 2012” de “l’Institut pour la Justice”, où je démontais point par point le procédé sur la forme, et le message sur le fond. Je n’y reviendrai pas, il n’est que de le lire. (Maître Eolas, Eolas contre Institut pour la Justice : Episode 1. Le Compteur Fantôme., 14 janvier 2019)
  5. (impersonnel) Le moment de la journée. Note: Dans certaines régions, le démonstratif est utilisé à la place du pronom impersonnel afin de demander : C’est quelle heure ?
    • ''— Quelle heure est-il ?/>— Il est midi.''

    • Il est l’heure de partir.
    • Il est tard.
  6. Le jour de la semaine ou la date du moment.
    • Pendant cette année 1912 je travaillais d’arrache-pied. Nous étions en mars et le certificat d'étude était pour la mi-juin. (Joseph Ligneau, Comment j'ai passé le certificat d'études 1912, édité par Didier H Touchet, Tampa Florida L.L.C., 2016, page 67)
    • ''— Quel jour sommes-nous ?/>— Nous sommes mardi.''

    • Nous sommes le deux novembre deux mille sept.
  7. (familier) Aller, se rendre. Note: Avec l’auxiliaire avoir.
    • Avez-vous été à Paris la semaine dernière ?
  8. (auxiliaire) Verbe auxiliaire servant à former les temps composés de certains verbes intransitifs indiquant un mouvement ou un changement d’état et tous les verbes réflexifs.
    • Il est passé.
    • Il est tombé.
    • Il s’est trompé.
  9. (auxiliaire) Verbe auxiliaire servant à former la forme passive.
    • Quand il sera aimé.
  10. (Construit avec sur ou dessus) S’occuper d’une affaire particulière, s’en occuper.
    • — Je suis sur un dossier là... C’est vraiment pas du propre. (2017, Fares C. aka John Mitzewich)

traductions
  • allemand : sein
  • anglais : be
  • espagnol : ser (verbe être d’« essence ») ; estar (verbe être d’« état »)
  • italien : essere, stare
  • portugais : intransitif ser (1) (voix passive), existir (1), estar (2) (voix active), copular ser (1, 2, 3), achar-se
  • russe : быть

traductions
traductions
nom

SingulierPluriel
êtreêtres

être \ɛtʁ\ masculin

  1. Existence, c’est-à-dire le fait d’exister, au sens abstrait.
    • Quoi ! Je ne saurai point de qui j’ai reçu l’être ? (M. Le Grand, Louis XIV et le Masque de fer, acte II, scène 6 ; Limodin imprimeur de la section des Lombards, Paris, 1791, page 18)
    • Pour échapper au monisme de Parménide, Aristote eût pu faire remarquer que l’expression « L’Être est » est vide de sens, car aucune expérience vécue ne correspond à la saisie de l’être en soi : nous n’appréhendons que des « étants ». (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
  2. Organisme, créature vivante.
    • Enfin, dans tous les groupes étudiés jusqu’ici, l’individualité de chaque être se manifeste dès la première apparition du germe, dès les premiers rudimens de l’œuf, et persiste pleine et entière jusqu’à la mort. (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pp. 496-519))
    • […] jamais je n’ai chassé, car cette idée que j’aurais pu, délibérément et de sang froid, arracher la vie à un être quelconque, me semblait impossible et monstrueuse. (Octave Mirbeau, [http://www.la-pensée-française.com/octave-mirbeau-chanson-carmen.html Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882)])
    • Hélas si l’homme peut quelquefois avoir pitié des bêtes, quel être supérieur aura pitié de lui? (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Je n’éprouvais plus qu’une sensation vague des objets et des êtres. Tout passait devant moi, avec des formes indécises. (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
  3. Personnalité ; âme.
    • Ah ! Deubel, qui t’es si mal suicidé, quelle attirance avaient sous terre ton corps pourri et dans mon être l’écho douloureux de tes vers ? (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • Mme de Gasparin persista dans son être. Aussi bien avait-elle le choix ? Telle une force de la nature, elle était immodérable par définition. (Valérie Boissier de Gasparin avec ‎Marie Dutoit, Mon Jura...et le monde, Naville, 1930, p.XVIII)
    • Elle livrait un culte magnifique à l’érotisme, dans une sexualité débordante qui constituait pour elle la vraie musique de l’être, la fureur et l’enchantement pour " inouïr " la vie. Géraldine B. aimait les hommes et ceux-ci le lui rendaient à merveille. (Kä Mana, Guérir l'Afrique du SIDA: problèmes, handicaps, défis et perspectives, Éditions Sherpa, 2004, page 27)
    • Les esclaves africains l’avaient bien compris. Ils avaient compris que l’esclavage leur ôterait leur humanité, qu’il ferait d’eux non plus des êtres, mais des choses. Qu’ils aient pris les Blancs pour des cannibales n’a rien de surprenant. (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, p. 320)
  4. (Par extension) (Plus rare) Ce qui constitue une chose.
    • La véridicité se confirme donc quand le discours dit vrai conformément à son être, quand se présente en ressemblance la chose du discours. Elle diffère nécessairement d’un discours à l’autre. (François Bousquet, La Vérité, Éditions Beauchesne, 1983, p. 104)

traductions


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