ennemi
étymologie
Du latin inimicus, construit à partir du préfixe privatif in-#la|in- et de amicusami », à partir de la racine amare, « aimer »). Sous l’influence du préfixe, le a se ferme de deux degrés et devient i (apophonie), enemi en ancien français, inimi au Xe siècle.

nom

SingulierPluriel
ennemiennemis

ennemi \ɛn.mi\ masculin (pour une femme on dit : ennemie)

  1. Concept antagoniste, en conflit avec un autre.
    • Au milieu de la lutte contre le chaos, dans le sillage de la famine, survint une autre vieille ennemie de l’humanité : la peste, la Mort Pourpre. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 417 de l’éd. de 1921)
    • L’eau est l’ennemie du feu.
    • La folie est l’ennemie de la raison.
    • Le temps est l’ennemi de la jeunesse.
    • Ces individus sont des ennemis, car ils veulent les mêmes terres.
  2. Celui, celle qui veut du mal à quelqu’un.
    • Bien, bien, ma cousine ! il y a deux façons de me servir : l’une en exterminant mes ennemis, l’autre en secourant mes amis. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre XI)
    • Le parti adverse est un parti de concussionnaires, d’ennemis du peuple, traîtres à la patrie, vendus à l’ennemi, à quelque parti que tu appartiennes […] {{source|
    • En passant au large d’El-Kçar, nous vîmes au flanc des montagnes des Ahl Serif le camp de Raïssouli, qui mettait à la raison les derniers partisans de son ennemi mortel le caïd Er-Remiki. (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, p. 241)
    • Et puis, je peux faire clamser nos ennemis, en piquant d’une certaine façon un crapaud que j’aurai baptisé au nom de la personne condamnée. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pour le Chili du XIXe siècle, qui faisait l’expérience d’un début d’industrialisation, l’ennemi et le partenaire principal était l’Empire britannique. (Armando Uribe, Le Livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
  3. (religion) (Absolument) (Au singulier) Le diable ; le démon. Souvent capitalisé en Ennemi.
  4. (courant) (Absolument) (au singulier ou au pluriel) Nation armée avec laquelle une autre nation est en guerre.
    • Tout ce qui sert votre ennemi vous nuit ; tout ce qui lui nuit vous sert. {{source|
    • Les reflets du couchant, le vent de la mer nous viennent aussi ce soir de chez nos ennemis, de l’Est, du Rhin. (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace – Août 1914, 1916)
    • La soudaine irruption d’un ennemi prêt à l’offensive n’eut d’autre effet immédiat sur New York que d’accroître sa véhémence habituelle. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 212 de l’éd. de 1921)
    • Passer à l’ennemi.
    • Repousser l’ennemi, les ennemis.
    • Mettre l’ennemi en fuite.
    • De nouvelles troupes qui n’ont pas encore vu l’ennemi.
  5. Personne, groupe de personnes ou sentiment intérieur contre qui ou contre quoi l'on combat.
    • Dominer une peur, c'est [...] envisager sa peur comme un adversaire à vaincre. [...] Le combat entre adversaires est loyal. Comme dans les arts martiaux, le but du combat est de faire grandir les adversaires. [...] Par contre, si je considère ma peur comme un ennemi, je cours un grand risque d'être vaincu. L'ennemi est sournois; il n'a pas les mêmes règles du jeu et je ne les connais d'ailleurs pas. Il ne s'annonce pas clairement et peut me surprendre par derrière. Je considère donc mon ennemi comme plus fort et plus rusé que moi. [...] Je n'ai pas confiance en moi face à cet ennemi et je sais qu'il m'aura par ses ruses. (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 151-152)
  6. (Figuré) C’est autant de pris sur l’ennemi : C’est toujours avoir obtenu quelque avantage, avoir tiré quelque parti d’une mauvaise affaire.
  7. Celui, celle qui éprouve de l’aversion pour des choses bonnes ou mauvaise, justes ou injustes.
    • Oui, nous nous avouons les ennemis de l’ordre, de cet ordre qui ne profite qu’à ceux qui, à force d’exploitation et de roueries, sont parvenus à empiler des millions dans leur coffre-fort. (Virginie Barbet, dans le journal Égalité du 13 mars 1869 ; cité par Oscar Testut, L’Internationale, 1871)
    • Ennemi de toute violence.
  8. (proverbial) Le mieux est l’ennemi du bien. voir mieux

traductions
adjectif

SingulierPluriel
Masculinennemi
\ɛn.mi\
ennemis
\ɛn.mi\
Fémininennemie
\ɛn.mi\
ennemies
\ɛn.mi\

ennemi \ɛn.mi\

  1. S’emploie aussi comme adjectif dans plusieurs des sens indiqués.
    • Mais les assiégés ont contre-miné pour arrêter les progrès des mineurs ennemis et ont remparé la moitié de la barbacane restée debout. (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • On leur parle de roumis ennemis. Ennemis ? Les musulmanes des douars kabyles n'ont jamais vu de roumis. Comment pourraient-elles les haïr ? (Pierre Peytavin, Messaouda, Editions Edilivre, 2014, chap. 9)
    • Des peuples ennemis, ennemis l’un de l’autre.
    • Se précipiter dans les rangs ennemis.
    • Une terre, une nation ennemie.
    • Le chaud et le froid sont des qualités ennemies.
    • (Figuré) La fortune ennemie.
    • (Figuré) Les destins ennemis.
    • (Figuré) Les vents ennemis.
  2. (peinture) Couleurs ennemies : Couleurs qui, par leur opposition, produisent un effet discordant.

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