admettre
étymologie
Du latin admittere (« permettre l’accès, approuver »).

verbe

admettre \ad.mɛtʁ\ transitif conjugaison

  1. Recevoir par choix, faveur ou condescendance.
    • Admettre quelqu’un dans une société, dans une compagnie, à sa table.
    • Admettre quelqu’un au nombre de ses amis.
    • Admettre à la participation des sacrements.
    • Il fut admis à l’audience du Prince.
    • Admettre quelqu’un à se justifier. Permettre qu’il expose ce qui peut le justifier, consentir qu’il se justifie dans les formes.
    • Admettre quelqu’un à faire preuve, admettre à la preuve.
    • Admettre quelqu’un à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
    • Admettre les raisons, les excuses de quelqu’un. Les recevoir pour bonnes, pour valables.
    • Admettre une requête.
  2. Reconnaître pour véritable.
    • Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. Seulement, nous devons les examiner avec une attention d’autant plus scrupuleuse, qu’il paraît plus difficile de les admettre ; et c’est ici que le calcul des probabilités devient indispensable, pour déterminer jusqu’à quel point il faut multiplier les observations ou les expériences, afin d’obtenir en faveur des agens qu’elles indiquent, une probabilité supérieure aux raisons que l’on peut avoir d’ailleurs, de ne pas les admettre. (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
    • Notre grand botaniste Tournefort, se fondant principalement sur les observations qu’il avait faites dans la grotte d’Antiparos, et, comme l’a dit Fontenelle, transformant tout en ce qu’il aimait le mieux, avait admis la végétation des pierres. (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pp. 496-519))
    • Si l’on admet que, pour végéter, la plante doive retirer du sol les principes minéraux qui lui sont nécessaires, il n’y a plus d’espèces préférantes ni indifférentes, mais uniquement des espèces propres à tel ou tel sol. (Bulletin de la Société Botanique de France'', vol.5, page 73, 1858)
    • En admettant donc que les engrais fertilisent le sol en suppléant à la déperdition des matières azotées contenues dans les débris végétaux qui s'épuisent, débris renfermés dans le sol, on peut poser le principe fondamental suivant : « […] ». (Jean-Augustin Barral, « Application de la chimie à l'agriculture, I : Culture », dans le Journal d'agriculture pratique et de jardinage, sous la direction de Alexandre Bixio, 2e série, tome 1 (juillet 1843-juin 1844), Paris : Librairie agricole de la Maison Rustique, p. 247)
    • Les honnêtes gens dorment à cette heure là. Oh ! Il y a bien quelques insomniaques qui reluquent entre les lattes des persiennes, mais personne ne l’admettra jamais. (André Jacques, Une aventure d'Alexandre Jobin, tome 3 : La Commanderie, Éditions Québec Amérique, 2009)
  3. (Figuré) Autoriser ; permettre.
    • Admettre cette préséance, c’est léser l’esprit républicain, porter atteinte aux principes de 89, faire fi des sacrifices consentis par les révolutionnaires de 1830 à 1871, […] ! (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Émile Abdou faillit s’étrangler. Des pétasses qui l’envoyaient aux pelotes avec des airs de garde-chiourme, il ne pouvait l’admettre.
      — Passez-moi votre Directeur ou je fais un scandale, tonitrua Émile Abdou Cambalele.
      (Luc Couillard, Les Soleils du Baboukari, Éditions Les 3 Orangers, 2014)
    • Cette affaire n’admet point de retard. — Cette substance admet dans sa composition tel élément.
  4. Accepter l'accès ou la présence.
    • Il se fit admettre à bord d’un brick qui partait de Boston sans son fret habituel de bois, et dont le capitaine se proposait de« rentrer chez lui », à South Shields. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’éd. de 1921)

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