apéritif
étymologie
Du latin apertivus devenu, en latin médiéval, aperitivus, issu de aperio (« ouvrir »).

adjectif

SingulierPluriel
Masculinapéritifapéritifs
Fémininapéritiveapéritives

apéritif

  1. (Désuet) Qui a la vertu d’ouvrir, et plus particulièrement, qui désengorge, qui ouvre les voies d’élimination.
    • Vertu apéritive d’une clef. (Pascal, P. Eloq. 37)
    • Le cardinal Du Belay, dont Rabelais était médecin, étant malade d’une humeur hypocondriaque, il fut avisé par la docte conférence des docteurs, qu’il fallait faire à Monseigneur une décoction apéritive. Rabelais sur cela sort, laisse ces messieurs achever de caqueter pour mieux employer l’argent, et fait mettre au milieu de la cour un trépied sur un grand feu, un chauderon dessus plein d'eau, où il mit le plus de clés qu’il pût trouver, et en pourpoint comme ménager, remuait les clés avec un bâton pour leur faire prendre cuisson. Les docteurs descendus voyant cet appareil, et s’en enquêtant, il leur dit : « Messieurs, j’accomplis votre ordonnance, d’autant qu’il n’y a rien tant apéritif que les clés ; et si vous n’êtes pas contents, j’enverrai à l’arsenal quérir quelques pièces de canon, ce sera pour faire la dernière ouverture. » (Guillaume Raynal, Anecdotes littéraires, tome premier, François Rabelais, II ; Pierre Gosse Junior, La Haye, 1756, pages 11-12)
  2. Qui ouvre l’appétit.
    • Boisson apéritive.
  3. (Plus rare) Relatif au rite de dégustation d’une boisson avant le repas.
    • Des grappes de consommateurs pleins de quiétude, goûtaient aux tables des terrasses toute l’exquisité de l’heure apéritive. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 10-11)

traductions
nom

SingulierPluriel
apéritifapéritifs

apéritif \a.pe.ʁi.tif\ masculin

  1. Boisson alcoolisée considérée comme un stimulant pour l’appétit.
    • Il se bornait à des recommandations anodines et à des conseils mitigés : ne buvez pas tant d’apéritifs, un verre de bon vin fait beaucoup plus de bien. (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Flatté, il allait m'adresser courtoisement la parole lorsque la vieille dame, maîtresse du logis, servit l’apéritif. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Les autres, les Laugier, cet homme à tête de rat, avec qui il avait bu les premiers apéritifs et qui était parti triomphalement avec la jeune Américaine, tous ces gens-là, tous ceux du Ritz, tous ceux du Fouquet’s, c’étaient des peigne-cul. (Georges Simenon, Trois chambres à Manhattan, Presses de la Cité, 1946)
    • Les hommes jouent gravement aux boules et se passionnent pour le foteballe ; ils prennent l’apéritif par habitude, rejoints par ceux qui le font par snobisme. (Henri Wadier, La réforme de l'enseignement n'aura pas lieu, éd. Robert Laffont, 1970, p. 154)
  2. (Par métonymie) Temps de convivialité avant un repas.
    • L’apéritif est une des grosses préoccupations du faisan, […]. Tout en dégustant des vermouths, des bitters, des pernods père et fils, on échange des tuyaux et chacun s’efforce de tirer les vers du nez de son voisin. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 122-123)
    • Le capitaine Arbogast avait raison quand, hier soir, à l’apéritif, il nous disait :
      « Dans l’Armée, il ne faut pas se presser; quand on a reçu l'ordre, eh bien ! il faut attendre le contre-ordre. »
      (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, p. 20)
antonymes
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