bûcher
étymologie
voir bûche

nom

SingulierPluriel
bûcherbûchers

bûcher \by.ʃe\ masculin (orthographe traditionnelle)

  1. Tas de bois que l’on brûle pour se chauffer.
    • De là, le tortueux sarment gagnait le mur, s’y attachait, courait le long de la maison et finissait sur un bûcher où le bois était rangé avec autant d’exactitude que peuvent l’être les livres d’un bibliophile. (Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1834)
    • Il pleuvait fin et il faisait froid. Nous brûlions des pins entiers en de grands bûchers, autour desquels chacun épluchait son linge. {{source|
  2. Lieu où l’on range le bois à brûler.
    • […] c’est une faute que nous avons commise, d’avoir construit un bûcher non contigu à la maison et sans communication directe avec elle. (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
  3. Amas de bois sur lequel on mettait anciennement les cadavres pour les brûler.
    • Mais avant de mettre le feu au bûcher, ou avait grand soin de déposer dessus, avec le corps du mort, un compte exact de ses affaires, afin qu’il pût s’en servir dans l’autre vie. (Latapie, « Des funérailles chez les peuples de l’antiquité », dans L’Investigateur, t. 5, 2e série, 1845)
  4. Amas de bois sur lequel on plaçait ceux qui avaient été condamnés au supplice du feu.
    • Aucune classe d’hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. (Jules Michelet, « Tableau de la France », dans Histoire de France, vol. 2, Hetzel, 1831 ; Les Belles Lettres / Lehrmittel, Paris / Offenbourg/Mayence, 1947, p. 65)
    • L’Église romaine des bûchers, des massacres pieux, des guerres de religion, ose nous demander la liberté, que son Syllabus aujourd’hui nous refuse encore. (Georges Clemenceau, « Article du 14 juin 1899 », paru dans Justice militaire, 1901)
    • Le jour de l’exécution arrivé, l’on conduisit la vieille Barbara, au milieu d’une foule immense, à la place du Marché, et on la fit monter sur le bûcher dressé à cet effet. (Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Le Diable à Berlin, 1820, traduit par Henry Egmont)
    • Les malheurs vulgaires émouvaient peu cette âme qui voulait éteindre les bûchers de ces martyrs souvent ignorés de leur vivant. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  5. (parfois) Amas de bois pour faire un feu de joie.
    • Le soir, on dressait dans la ville et sur les rives de la Moselle des bures, sortes de bûchers dont le bois avait été recueilli de maison en maison par les jeunes gens de la ville. Le soir où on les flambait, chaque bure était transformée en « autel de l’Hyménée ». (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
  6. (religion) Les flammes de l’Enfer.
    • Le curé de Melotte […] n’était plus craint. Ses foudres de carton, ses tonnerres lointains, l’évocation des bûchers infernaux, la promesse des félicités paradisiaques dans un éden, somme toute, passablement morne et fort problématique, ne faisaient plus guère frémir que quelques vieilles dévotes et les gosses de neuf à onze ans […] (Louis Pergaud, « Le Sermon difficile », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)

traductions
traductions
verbe

bûcher \by.ʃe\ transitif, intransitif ou pronominal conjugaison (orthographe traditionnelle) (pronominal : se bûcher)

  1. Travailler à faire des bûches. Dégrossir à coups de hache.
  2. (Figuré) (Québec) Battre, rosser.
    • Il s’est fait bûcher.
  3. (Maçonnerie) Enlever à un bloc ou une surface de pierre ce qui fait saillie.
    • Il fut arrêté, sous la Terreur, pour n’avoir pas fait bûcher ses armoiries au fronton de son château. (Roger Peyrefitte, Les Juifs, quatrième partie, chap. IV, Éditions Flammarion, Paris, 1965, p. 389)
    • Sculptures bûchées à la Révolution, à grands coups de marteau, pioche ou d'herminette. (Christian Montenat, Marie-Laure Guiho-Montenat, Serge Ramond, Prières des murs, GEMOB, 2003,p. 20)
  4. (Charpenterie de marine) Détruire une pièce qu’on veut remplacer par une meilleure.
  5. (intransitif) ou (transitif) (Figuré) (familier) Travailler dur, avec acharnement.
    • Pourquoi ne ferions nous pas bûcher davantage nos citoyens afin de pouvoir dorloter nos citoyennes ? Cela serait profondément naturel et juste. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  6. (pronominal) Se battre.
    • On se bûchera ! fit observer Soudry, c’est selon. Si le préfet et le général, qui sont ses amis envoient un escadron de cavalerie, les paysans ne bûcheront rien… On peut à la rigueur avoir raison des gendarmes de Soulanges ; mais essayez donc de résister à une charge de cavalerie. (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1823)



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