blé
étymologie
Étymologie discutée :
  1. De l’ancien bas frk blād [1] (« récolte, produit de la terre ») et plus avant, d’un étymon bhlē-fleur, feuille, fleurir »).
  2. Du gaulois gaulois blāto-. Selon Delamarre [2], le celtique avait deux homophones blāto- (« fleur ») et blāto- (« farine » voir bleud en breton) issu d’un ancien mlāto- avec assimilation normale en gaulois de \ml-\ en \bl-\. Cette homophonie serait l’origine du terme de boulangerie fleur désignant la farine. Le substrat celtique expliquerait le même double sens dans les langues germaniques, Blume en allemand « fleur », mais aussi « farine » en boulangerie, ou le doublet anglais flower et flour.
Le TLFi [1] rejette cette hypothèse : « L’étymon celtique mlato (« farine »), à rattacher au latin molitum, supin de molo#la|molere (« moudre ») fait difficulté du point de vue sémantique, l’évolution de sens normalement attendue étant de « céréale » à « farine » et non l’inverse. » voir blave, blee en ancien français qui nous donnent emblaver#fr|emblaver ; un latin médiéval bladum, blada donne régulièrement blaδu, blaδa puis avec développement de \v\ bilabial par assimilation de \δ\ avec le \b\ précédent : blavu, blava. Étant donné que les plus anciennes formes sont de type bladum et supposent un étymon en \t\ ou en \d\, les étymons celtique blavos ou latin flavus ne peuvent convenir.
Notons, contre cet avis, que le lien sémantique entre « farine, chose broyée » et « céréale » est assez fréquente dans les langues indo-européennes : milium (« mil, millet ») est apparenté à molere (« moudre »), triticum (« blé, froment ») à terere (« broyer »), frumentum (« froment ») à fruor (« user de »), pšenice (« blé ») apparenté à píchat (« piquer ») au latin pinso (« piler, broyer »).

nom

SingulierPluriel
bléblés

blé \ble\ masculin

  1. (Agriculture) (phyton) Terme générique qui désigne plusieurs céréales appartenant au genre Triticum. Ce sont des plantes annuelles de la famille des graminées ou Poacées, cultivées dans de très nombreux pays pour obtenir de la farine permettant de faire du pain.
    • Le blé, cette plante de première nécessité, est une véritable métamorphose. Buffon avait donc bien raison lorsqu’il disait : « Avoir transformé en blé une ivraie stérile, n’est-ce pas une espèce de création ? » (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • Vers le soir, il entre dans un champ de blé, de blés hauts et mûrs, dont la brise balance mollement les beaux épis d’or. (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
    • Là, un champ labouré n’avait pas été ensemencé ; ici, une pièce de blé était trépignée par les bêtes ; […]. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’éd. de 1921)
    • Quelle hérésie ! Jacques Bonhomme, trahir la cause du sol, abandonner la culture du blé parce que peu rémunératrice. (Albert Noret, Les Féodaux du Blé, E. Figuière, 1930, page 183)
    • L’engrain sauvage est répandu de la Turquie à l'Irak et à l'Iran. On le retrouve également dans les Balkans et en Crimée, où il est considéré comme adventice. C'était le seul blé sauvage connu au XIXe siècle.(Engrain ↗, Museum Agropolis, 2004)
  2. Grain produit par ces plantes.
    • Il faut environ 3 chevaux-vapeur pour une paire de meules qui moud 15 à 16 hectolitres de blé par 24 heures. (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 113)
    • Puis, en grosses lettres, cette phrase : « Plus il y aura d'acheteurs de blé, meuniers ou négociants, plus les agriculteurs vendront le leur facilement et cher. »
      Il est hors de contestation que, si des éléments de concurrence nouveaux devaient surgir, le cultivateur y trouverait son compte.
      (Annales de la Chambre des députés : Débats parlementaires, Paris : Imprimerie du journal officiel, 1921, page 1002)
    • Il y a beaucoup de blé dans ces greniers.
    • Ces greniers sont pleins de blé.
    • Un sac, une mesure, un hectolitre de blé.
  3. (vieilli) Champ de blé.
    • Se cacher dans un blé.
  4. (argot) Argent, fric.
    • Le tiroir-caisse n’est pas un objet qui favorise la largeur du champ de vision. Par sa forme d’abord, longue et étroite. Et par son contenu: du blé, du pognon, du pèze et des pépettes. (Sylvie Arsever Visions d'avenir in Le Temps du 5 mars 2010)
  5. Couleur jaune chaud légèrement brillant.#E8D630
    • Voir la note sur les accords grammaticaux des noms de couleurs employés comme noms ou adjectifs.

traductions
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