brailler
étymologie
(Verbe 1) : Du gaulois braci- / bragere, passé par le latin vulgaire bragulare, lui-même passé par une forme bragillare, dérivé de bragere. À rapprocher du gaélique braighcraquer, crépiter »).

verbe

brailler \bʁɑ.je\ ou \bʁa.je\ (FR) intransitif ou transitif conjugaison

  1. (familier) Crier ; vociférer ; gueuler ; parler très fort.
    • Les canotiers redescendirent en braillant toujours. Ils repartaient dans leurs yoles pour le bal de la Grenouillère. (, La femme de Paul, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 237.)
    • D’ordinaire, les fanatiques écrasent leurs doutes en braillant leur foi. (Éric-Emmanuel Schmitt, L’Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000, collection Le Livre de Poche, page 234.)
    • Quand ses potes et lui ne sont pas en train de fumer le shit volé à ses parents, ils parcourent le quartier à vélo en braillant des anecdotes hilarantes sur toutes les fois où ils se sont comportés comme des trous de balle de première catégorie de la terre. (Jared Reck, La courte histoire de la fille d’à côté, traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Peronny, Gallimard Jeunesse, 2018, chap. 11)
  2. Pleurer en criant.
    • Ce moellons tombaient dans la cour des communs ; l’un d’eux avait atteint un petit de Marie Coquelière, qui braillait comme un damné de l’enfer. (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 79)
    • Au milieu d’un cercle affairé de commères accourues pour donner soi-disant leurs soins à l’accouchée, la sage-femme triomphante brandit un petit être rougeaud, gigotant, qui braillait d’une voix obstinée et sonore. (Louis Pergaud, « La Vengeance du père Jourgeot », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • D’une part on voyait des nouveau-nés dans des choux, d’autre part un bébé à bourrelets, en train de s’essuyer les yeux avec les poings et de brailler, soutenu sous les bras par une armature circulaire à roulettes jouant le rôle des actuels « parcs » et dite à cette époque « chariot ». (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 30.)
    • Y nous disent qu’on est misérable, nous autres les cultivateurs, que c’est à brailler. (Calisse veux tu ben me dire si chu riche ou ben chu tu pauvre ?, Le Devoir, 25 juillet 1953)
    • À la fête du mort, tout le monde braillait. (Plume Latraverse, « La Fête du mort »)
    • On se dit au revoir en braillant. (La Bottine souriante, « Dans nos vieilles maisons »)
  3. (Péjoratif) Se plaindre.
    • Ça me fait rire de voir Gabrielle Destroismaisons ou Boum Desjardins brailler sur le piratage qui nuit aux artistes. (Le Devoir, 13 décembre 2004)
  4. (Péjoratif) Chanter fort mais pas très harmonieusement.
    • Et vous autres, tas de cochons, tâchez de brailler en mesure ! (Georges Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir)
    • Les ivrognes, maintenant accoudés au comptoir, braillaient une chanson dont ils n’avaient retenu que quelques paroles. (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  5. Crier, beugler, parler ou chanter à voix très haute.
    • Ils braillaient dans la nuit une chanson qu’ils étaient bien les seuls à comprendre.
  6. (zoologie) Pousser son cri en parlant d'un paon.
    • Le paon braille.

traductions
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verbe

brailler \bʁa.je\ [1] transitif conjugaison

  1. (vieilli) (Pêche) Remuer les harengs avec la braille (pelle de bois à l’usage du saleur de harengs) en les saupoudrant de sel.



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