cas
étymologie
Du latin casus.

nom

cas \kɑ\ masculin, singulier et pluriel identiques

  1. Accident, aventure, conjoncture, occasion ; fait arrivé, ou qui peut arriver.
    • Le philosophe doit éviter les ambiguïtés ou les plurivocités, et décider du langage qu'il entend au juste parler. Dans le cas contraire, les portes sont grandes ouvertes aux malentendus. (Robert Zimmer, Petites distractions philosophiques: Comment apprendre à penser sans jamais s'ennuyer, Librairie Vuibert, 2017, chap. 1)
    • Cas fortuit.
    • Un cas grave, étrange, rare.
    • Ce n’est pas là le cas dont il s’agit.
    • Ce cas n’a point été prévu par la loi, par le code.
    • En cas de besoin.
    • Il y a eu dans cette localité des cas de choléra et plusieurs cas de diphtérie.
    • C’est le cas de le dire…C’est le cas, ou jamais, d’agir de telle façon, de dire telle chose.
    • Le Cévenol n’avait jamais pu se faire à notre langue. Tout ce qu’il pensait lui venant aux lèvres en patois du Languedoc, il était obligé de mettre à mesure ce languedocien en français, et les « C’est bien le cas de le dire… » dont il émaillait ses discours, lui donnaient le temps d’accomplir intérieurement ce petit travail. (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 161)
    • Un cas de guerre.
    • Un cas de divorce.
  2. (Par extension) Manifestation d’une maladie ou d’un problème chez une personne (typiquement utilisé pour introduire un chiffre).
    • L’an passé, nous avons eu trois cents cas de suicides. La situation est grave.
    • N’aggrave pas ton cas, tu as déjà fait assez de bêtises.
    • La multiplication des cas de grippe ne laisse pas d’inquiéter les autorités sanitaires.
  3. (familier) (Péjoratif) (Par extension) Personne qui cause beaucoup de problèmes ou qui a des problèmes psychologiques.
    • Chez les nations de langue anglaise Hitler et Goering ont été aisément reconnus comme des cas pathologiques étalant leur anormalité dans chacun de leurs actes, dans tous les gestes de leur vie. (E. L. Woodward, Les origines de la guerre, Oxford University Press, éd. 1944, page 26)
    • Cet élève-là, c’est un cas. Un cas spécial. Qu’est-ce qu’on a du mal avec lui…
    • Non mais tu es vraiment un cas ! Comment veux-tu que ton imprimante marche si elle est débranchée ?
    • être dans le cas de faire une chose, Avoir occasion ou pouvoir de la faire.
    • Je voudrais être dans le cas de vous obliger. Il signifie aussi être homme à faire telle ou telle chose…
    • Si vous le brusquez, il est dans le cas de tout abandonner.
    • – Non, il ne faut pas donner des coups sur le cercueil, on serait dans le cas de le tuer. (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 164)
  4. (juri) Fait, action, crime.
    • Un cas pendable. (familier) et (ironique),
    • Un cas pendable, Un acte indigne de pardon.
    • (familier) Son cas est mauvais, son cas n’est pas net, se dit en parlant de Quelqu’un qui est en danger pour quelque crime, pour quelque mauvaise affaire.''
    • ''On dit dans le même sens
    • Se mettre dans un mauvais cas.
    • (proverbial) Tout vilain cas, tout mauvais cas est niable, se dit lorsqu’une personne a commis une faute grave et que la honte ou la crainte du châtiment la porte à la nier.
  5. Estime.
    • Faire grand cas d’un homme.
    • C’est un ministre qui sait faire cas des hommes de mérite.
    • Ne faire cas que de l’argent.
    • On ne fait pas grand cas de ce qu’il dit.
  6. (vieilli) Déjection, excrément.
    • Le bougre a fait son cas dans l’entrée de notre hôtel !
    • Comme moucherons, au feu des lumières,
      Ou sur un gros cas fraîchement pondu, […]
      (Gustave Mathieu, Parfums, chants et couleurs, Monsieur Gaudéru, L’entrée au bois, V ; Imprimerie Louis Perrin, Lyon, 1873, p. 279)
  7. (vieilli) (Par métonymie) Derrière ; cul. Note: Se dit également d'autres parties sexuelles telles que le con, la queue, etc.
    • Ce badin toutefois
      eut si peu de courage
      qu’elle sortit du bois
      avec son pucelage
      Non, ne lui coupez pas,
      laissez-lui son pauvre cas.
      (Gabriel Bataille, Un satyre cornu)
  8. (grammaire) Chacune des différentes formes que prennent certains mots (les pronoms, les noms, quelquefois les adjectifs, les déterminants et les participes) selon leur fonction dans la phrase. En français, seulement les pronoms personnels ont plus d’une forme. Il y a aussi des langues où les cas sont marqués par des particules comme le japonais et le coréen.
    • Le saxon des lettrés avait été une langue germanique aux cas compliqués. (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard, 1937, 49e édition, p.97)
    • ''Les douze « cas » de cette rose étaient une bien étrange surprise. Je demandai à l’oncle Jules :/>« À quoi ça sert, douze noms pour la même fleur ? »/>Il ne se fit pas prier pour nous déplier ce mystère. Explication d’ailleurs terrifiante : les mots latins changeaient sans cesse de visage selon leur fonction, ce qui permettait de les placer n’importe où ! J’en conclus que je ne saurai jamais le latin : mais pour être agréable à Joseph, j’appris comme un perroquet les douze cas de « Rosa la Rose ». (Marcel Pagnol, Le temps des secrets'', 1960, collection Le Livre de Poche, pages 254-255)

synonymes
traductions
  • allemand : Fall masculin
  • anglais : case
  • espagnol : caso
  • russe : случай

traductions
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