colon
étymologie
(Nom commun 1) Du latin colonus, apparenté au verbe latin colere, qui a donné « culture, agriculture, viticulture », etc. La racine latine colus est de même origine que le grec polos ou kuklos qu’on retrouve dans pôle ou cylindre et leurs dérivés. (Jacqueline Picoche, Dictionnaire étymologique du français)
(Nom commun) Apocope de colonel.

nom

SingulierPluriel
coloncolons

colon \kɔ.lɔ̃\ masculin

  1. (Antiquité) Occupant d’une terre colonisée.
    • Aurélien (270 - 275) retira toutes les troupes et installa des colons romains au sud du Danube, en Mésie, où il créa la province de Dacie Aurélienne.
  2. Membre d’une colonie ressortissant d’un État colonial, qu’il travaille la terre, soit militaire ou commerçant, etc.
    • Les rois norvégiens cessèrent de s’intéresser à la lointaine colonie ; la discorde survint ; des luttes naquirent, soit intestines, soit entre colons et esquimaux. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Elle est l’arrière-petite-fille d’un colon auvergnat installé en 1852 avec sa fiancée contre la promesse de cultiver deux hectares de friche. (LDH Toulon, du côté des rapatriés, [//www.ldh-toulon.net/spip.php?article2401])
  3. (Histoire contemporaine) (analogie) Occupant israélien, hors des frontières officielles d'Israël, de terres dans les territoires dévolus à la Jordanie par les accords de 1948.
    • Jusqu'en 1977, le nombre des colons étaient encore limité : Jérusalem-Est mis à part, il s'élevait à 3 500 en Cisjordanie et 500 à Gaza. Cela n'était plus vrai six ans plus tard, puisque le nombre des colons était passé à 28 000 en Cisjordanie et 1 000 à Gaza. (Georges Kossaifi, « L'enjeu démographique en Palestine », dans Les Palestiniens de l'intérieur, sous la direction de Camille Mansour, Les livres de la Revue d'études Palestiniennes, 1988, §. B)
    • Le mouvement La Paix Maintenant, fondé en 1978, ne parvient pas à enrayer la progression du nombre des colons en Cisjordanie, qui passe de 7 400 à 22 800 en 19833. Il y a environ 100 000 colons en « Judée-Samarie » en 1993 […]. (Jean-Pierre Filiu, Main basse sur Israël: Netanyahou et la fin du rêve sioniste, La Découverte, 2019, chap. 5)
  4. Métayer dont le loyer était payé intégralement en nature.
    • Dans le système du colonat, que l’on dit hérité de l’esclavage et de l’engagisme, le colon loue une terre à un propriétaire en lui donnant un quart de sa récolte une fois celle-ci terminée.
  5. (Québec) (populaire) (injur) Personne rustre, manquant de civisme, de culture, de savoir-vivre.
    • « Une vraie gang de colons » – Un joueur des Prédateurs admet ne pas être fier de la mêlée générale de dimanche (Le Journal de Montréal, 14 janvier 2015)
  6. (vieux) Nom donné autrefois aux enfants délinquants envoyés en colonie pénitentiaire.
    • Le colon, mandé par le directeur et réprimande par lui, se rend mieux compte de la faute qu'il a commise : il n'est pas rare qu'il reconnaisse la justice du châtiment qui lui est infligé. On arrive ainsi, sans affaiblir en rien la discipline, à créer chez les enfants, avec le respect de leur dignité, ... (Revue pénitentiaire et de droit pénal, Éd.A. Chaux et cie., 1890)

traductions
nom

SingulierPluriel
coloncolons

colon \kɔ.lɔ̃\ masculin

  1. (Argot militaire) Colonel.
    • Dès le deuxième litre, il entama les souvenirs du régiment ; il passa la revue de tous les camarades de chambrée et de tous les chefs, du colon au dernier des cabots, en passant par le capiston, le yeutenant, le juteux, le doublard et le piédeban ; […]. (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,
      C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit !
      (Georges Brassens, La Guerre de 14-18)
    • J’avais la rage au cœur. J’ai démarré parce que le colon me demandait ce que je fabriquais. (Pierre Siniac, L’Unijambiste de la cote 284)



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