colorer
étymologie
Du latin coloro.

verbe

colorer \kɔ.lɔ.ʁe\ transitif conjugaison (pronominal : se colorer)

  1. Revêtir de telle ou telle couleur.
    • Un régiment d’ouvriers et pas mal de jeunes apprentis colorent les images au pochoir. Armés d’un formidable pinceau, de forme spéciale, ils trempent d’un mouvement rythmé dans un pot de couleur pour le passer sur le patron, […]. (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
    • Vingt minutes avant de retirer le rosbif du feu, déballez-le pour en colorer les surfaces, débrochez-le sur un plafond, salez-le, tenez-le à l’étuve pendant une demi-heure; […]. (Urbain Dubois & Émile Bernard, La Cuisine classique, 3e éd., Paris : E. Dentu, 1868, p.125)
    • (pronominal)À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n’y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. (Antoine-François Fourcroy & Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique: Chimie et métallurgie, vol. 6, 1815, page 51)
  2. (Figuré) Donner une belle apparence à quelque chose de mauvais.
    • Topaze : Mais de quel prétexte puis-je colorer cette demande ?
      Castel-Bénac : Vous n’avez rien à colorer. Vous lui demandez dix mille francs. Comme ça. (Marcel Pagnol, Topaze (Pagnol), III, 2, 1928)
    • On te demandera simplement de renier ta dignité virile, ta conscience, ta volonté, sans même colorer d’un prétexte cette ignominie et sans alléguer pour te corrompre les dogmes d’autrefois. (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
    • (pronominal)Le sentiment de révolte que l’on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d’une atroce jalousie. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908, p.227)
    • (pronominal)Cette trahison se colore de grands mots. Aimer son pays c’est toujours, selon l’opinion régnante, aimer la gloire, la richesse, et le pouvoir. Cette vertu est un peu trop facile. (Alain, Souvenirs de guerre, page 236, Hartmann, 1937)
  3. (Figuré) Donner un caractère particulier.
    • Nos motivations, qu'elles soient bienveillantes, malveillantes ou neutres, colorent nos actes comme un tissu colore le morceau de cristal sous lequel il se trouve. (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, p. 26)
    • Les premiers contacts entre deux chefs d'État colorent souvent durablement leur relation. (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 84)

traductions


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