connaitre
étymologie
(1050) Du moyen français connoistre, de l’ancien français conoistre, du latin cognoscere, infinitif présent actif de cognosco.

verbe

connaitre \kɔ.nɛtʁ\ transitif , (orthographe rectifiée de 1990) (pronominal : se connaitre)

  1. Faire ou avoir fait l’expérience permettant une représentation mentale de quelque chose ou quelqu’un. Avoir l’idée, la notion d’une personne ou d’une chose.
    • Je ne connais cette personne que de nom, de réputation, de vue.
    • Je ne connais rien de plus vil qu’une telle conduite.
    • Faire connaitre son opinion.
    • Cet enfant ne connait pas encore ses lettres.
    • Connaitre le bien et le mal.
    • Je ne lui connais point de défauts.
    • Il connut alors que le danger devenait pressant.
    • Ce chien connait bien son maitre.
    • Ce cheval connait le chemin.
    • La plupart des animaux connaissent les plantes qui peuvent leur être nuisibles.
  2. (Figuré) Faire acception, prendre en considération.
    • Ne point connaitre, ne plus connaitre quelqu’un, quelque chose : N’en pas faire acception, ne point le prendre en considération.
    • Il veut que tous soient également soumis à la discipline et il ne connait à cet égard ni parents ni amis.
    • Quand il s’agit de ses intérêts, il ne connait personne.
    • Ne plus connaitre quelqu’un : Le traiter comme un inconnu, l’oublier, le mépriser.
    • Depuis qu’il est en place, il ne connait plus ses amis, il ne connait plus personne.
    • J’estime qu’il s’est déshonoré : je ne le connais plus.
    • Se faire connaitre : Dire son nom, sa qualité aux gens dont on n’est pas connu.
    • Comme on lui refusait l’entrée, il se fit connaitre.
    • L’auteur de ce livre ne veut pas se faire connaitre : Ne veut pas se nommer.
    • On dit en des sens analogues
    • Faire connaitre qui on est.
    • Ne vouloir pas être connu.
  3. Faire ou dire quelque chose qui décèle les dispositions, les qualités bonnes ou mauvaises que l’on a.
    • Caton se fit connaitre de bonne heure par son amour pour la liberté.
    • Il s’est fait connaitre avantageusement.
  4. Acquérir une notoriété, une réputation.
    • Il s’est fait connaitre par ses écrits.
  5. Se dit aussi en parlant des choses qu’on a étudiées, dont on a une grande pratique, un grand usage, auxquelles on s’entend bien.
    • Il voudrait tout connaitre.
    • Connaitre une langue, une science, un art.
    • Il connait les mathématiques, le grec, le latin.
    • Connaitre à fond une science, une affaire.
    • Connaitre les livres, les pierreries, les tableaux, etc.
    • Je ne parle point de ce que je ne connais pas.
    • Il connait les ruses du métier, ce que l’expérience nous apprend à connaitre.
    • Connaitre ses intérêts.
    • Il n’y a rien de si connu.
    • Absolument,
    • Le désir de connaitre : Le désir de s’instruire, de s’éclairer.
  6. Se dit, dans un sens analogue, en parlant des personnes.
    • Je connais bien cet homme, et je peux compter sur lui.
    • Je le connais pour ce qu’il est.
    • Il a trompé bien du monde, on ne le connaissait pas.
    • Cet homme gagne à être connu.
    • Je le connais incapable de mentir.
    • Je connais votre cœur.
    • Vous me connaissez mal, si vous m’attribuez de telles intentions.
    • Que vous connaissez peu les hommes !
    • C’est un homme qui connait bien le monde.
  7. Dans le même sens, mais avec une légère nuance, il se dit pour apprécier, juger.
    • Le siècle qui posséda ce grand homme ne le connut pas.
    • On perdit cet écrivain lorsqu’on commençait enfin à le connatre.
    • C’est un homme connu.
    • Il est connu par son mérite.
  8. Signifie en outre avoir des liaisons, des relations avec quelqu’un.
    • Connaissez-vous quelqu’un de mes juges ?
    • Je n’en connais pas un.
    • Il connait tout le monde.
    • Je vous le ferai connaitre.
    • Je ne connais point cet homme-là, ni ne veux le connaitre.
    • Nous vous connaissons depuis longtemps.
  9. (Par euphémisme) Avoir des relations sexuelles.
    • Casanova a connu plus d'une centaine de femmes dans sa vie. Casanova, l'amour à Venise
  10. Sentir, éprouver, tant au sens physique qu’au sens moral.
    • On ne connait point l’hiver à la Martinique.
    • Vous êtes heureux de n’avoir jamais connu le mal de dents, le mal de tête.
    • Il ne connaissait plus le sommeil.
    • Connaitre le plaisir, la peur.
    • Il n’a jamais connu la haine, la jalousie, etc.
    • Son cœur allait bientôt connaitre l’amour.
    • Il ne connait point la crainte.
    • J’ai connu l’infortune.
  11. Pratiquer une chose, l’admettre, s’y conformer, s’y soumettre ; dans ce sens, il se joint ordinairement avec la négation.
    • En Angleterre, on ne connait point la loi salique.
    • Cet usage n’est point connu dans tel pays.
    • Ce peuple ne connait point les raffinements du luxe.
    • Il ne connait point ces vains ménagements.
    • Sa rage ne connut plus de frein.
    • On dit dans un sens analogue
    • Ce cheval connait la bride, les éperons, etc.
    • Ne point connaitre de supérieur, de maitre : N’avoir point de supérieur, de maitre, ou prétendre n’en point avoir, et ne pas vouloir obéir.
    • On dit de même
    • Je ne connais de maitre que vous, que lui, etc.
    • Je ne connais ici d’autre maitre que moi, etc.
    • Il ne connait plus rien : Sa passion le domine tellement qu’aucune considération n’est capable de l’arrêter.
    • Sa fureur ne connait plus rien.
  12. Avoir autorité et compétence pour juger de certaines matières. En ce sens, il se construit toujours avec de ou un équivalent.
    • Ce juge connait des matières civiles et criminelles.
    • Il en connait en première instance.
    • Il en connait par appel.
    • Il ne peut pas connaitre de cela.
  13. (pronominal) Prendre une juste idée de soi-même, de ses forces, de sa dignité, etc.
    • « Connais-toi toi-même » est une des plus belles maximes de la philosophie antique.
    • Je me connais, à sa vue il me serait impossible de me contenir.
    • Apprenez à mieux vous connaitre.
    • Ne point se connaitre, ne plus se connaitre : Se dit d’une personne que la passion met hors d’elle-même.
    • Un homme sage et qui sait se connaitre.
    • Il ne se connait plus.
    • Se connaitre à quelque chose, en quelque chose : Savoir en bien juger.
    • Il se connait en mérite, en poésie.
    • Vous connaissez-vous à cela ?
    • Je m’y connais mieux que vous.
    • Il ne s’y connait point du tout.
  14. (pronominal) En parlant des choses, être connu, être perçu d’une façon.
    • (proverbial) (Figuré), L’arbre se connait à ses fruits : Une doctrine se juge par ses conséquences.
  15. (pronominal) S'utilise avec comme sujet une compétence, et comme COD celui qui la possède.
    • L’informatique, ça me connait.
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