coquette
étymologie
nom
traductions
forme fléchie
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étymologie
- (XVe siècle) Diminutif féminin de coq, par allusion au comportement ostentatoire que l'on prête familièrement à cet oiseau. Le mot était déjà employé fréquemment comme substantif au XVIIème siècle dans les deux genres, mais avec des sens nettement différents. Coquet s'appliquait à un homme qui cherche délibérément à plaire à autrui par sa tenue vestimentaire ou ses bijoux. En contraste, une coquette s'employait pour parler d'une femme bavarde, d'une commère effrontée .
- Comme adjectif, coquette, a d'abord eu une connotation péjorative identique à son sens comme substantif au masculin; au XVIIIème siècle, le mot perd peu à peu cette connotation négative et finit par prendre son sens moderne d'"élégant, séduisant", avec, en demi-teintes, l'aspect un peu vain de cette qualité chez les gens concernés.
- L'emploi du substantif coquette pour décrire un genre de colibris s'est répandu dans la première moitié du XIXème siècle après la création par le naturaliste français René-Primevère Lesson vers 1829 du nom générique "coquet" désignant les membres de l'une des six tribus d'ornismyes (ou oiseaux-mouches), i.e. le genre (Lophornis), qui est composé de λόφος, lόphos) (« huppe ») et de ὄρνις, őrnis (« oiseau »), littéralement « oiseau huppé ». Le terme faisait allusion à l'allure assez extravagante et quasi surchargée des ornements du plumage de ces oiseaux, avec leur huppe blonde remarquable, ainsi que leurs aigrettes, raquettes ou hackles arborés par diverses espèces du genre. Assez curieusement, les Anglo-Saxons adoptèrent assez rapidement coquet, mais en l'écrivant au féminin. De fait, les deux orthographes s'employaiient déjà en anglais à cette époque pour désigner une femme cherchant à séduire, voire une aguicheuse ou allumeuse; le sens est donc plus péjoratif qu'en français, et a une connotation sexuelle plus prononcée. Cependant, dans l'anglais du XIXème siècle, coquette était plus fréquemment utilisé que coquet#en|coquet dans ce dernier sens. On peut donc attribuer la féminisation par les Anglo-Saxons du terme proposé par René-Primevère Lesson en français pour des raisons de familiarité lexicale. Cependant, une autre explication plausible serait que malgré que les naturalistes anglophones eurent adopté d'emblée le mot coquet tel que créé par Lesson, ils devaient probablement le prononcer /kɔ.kɛt/ (au lieu de /kɔ.kɛ/) en raison de la tendance chez les anglophones à prononcer les consonnes et les e finals qui sont muets en français. Ainsi, ils auraient pu contourner le problème d'une orthographe et d'une prononciation divergentes en écrivant le mot carrément au féminin, coquette étant d'autre part plus familier pour eux. Ceci expliquerait le changement de genre qui s'opéra également en français au cours du XIXème siècle et qui fit passer le coquet (comme genre d'oiseau-mouche) à coquette par influence mutuelle entre les deux lexiques ornithologiques.
nom
Singulier Pluriel coquette coquettes
coquette
- Femme qui use de coquetterie.
- Variété de laitue.
- Boîte à herborisation.
- (zoologie) Synonyme de zeuzère du poirier (papillon).
- Substantivement, par ellipse, pour une mouche coquette, grain de beauté factice placé sur la lèvre.
- En France , la mouche passionnée se plaçait au coin de l’œil , la majestueuse au milieu du front, l’enjouée sur les plis que fait la joue en souriant, la galante au milieu de la joue, la baiseuse au coin de la bouche, l’effrontée sur le nez, la coquette auprès des lèvres : la recluse cachait quelque bouton.(Isidore Lebrun, La Bonne ville ↗, 1826)
- La coquette est modeste. Une jeune femme qui plaçait alors une mouche sur les lèvres avait bonne envie de se la voir enlever par tout autre ravisseur que par le vent ou par les doigts de sa femme-de-chambre. (L’esprit des journaux ↗, 1805.)
- On ne doit point semer son visage de mouches, deux ou trois suffisent. La mouche effrontée se campe sur le nez, la coquette auprès des lèvres. La receleuse est celle qui recele quelque rougeur ou quelque tache. Il y en a plusieurs autres: la mouche du Signal, du Rendez-vous, la précieuse, la mouche de débauche, l’assassine, la fripone, la gourgandine, les inséparables.(François Gayot de Pitaval, Bibliothèque des gens de cour, ou Mélange curieux des bons mots d'Henry IV, de Louis XIV, de plusieurs princes et seigneurs de la cour, et autres personnes illustres, avec un choix de traits naïfs, gascons et comiques, de plusieurs petites pièces de poésies et de pensées ↗, 1725.)
- (oiseaux) Nom normalisé donné à deux genres de très petits oiseaux nectarivores de la sous-famille des trochilinés (colibris véritables, etc.) totalisant seize espèces caractérisées par leur taille souvent minuscule, et surtout par leurs plumes ornementales souvent spectaculaires telles huppes érectiles touffues, aigrettes, hackles, raquettes, filoplumes caudales très longues, etc., souvent grégaires, et propres aux forêts tropicales de l'écozone néotropicale (genres Lophornis et Discosura).
- Il y en a sur un buisson appelé la « coquette ; » au-dessus planent les colibris, rouges eux-mêmes sur la poitrine: on dirait des flammes. Ce sont les plus jolis petits êtres qu'on puisse se figurer; gras comme des bouvreuils, ils semblent pour ainsi dire assis sur l'air. La coquette et ses courtisans ailés présentent un spectacle ravissant. (Frédérika Bremer, La Vie de famille dans le Nouveau-Monde: lettres écrites pendant un séjour de deux années dans l'Amérique du Sud et à Cuba, Traduit du suédois par Mlle R. Du Puget, Tome III, Association pour la propagation et la publication des bons livres, Paris, 1854, p. 138).
forme fléchie
coquette
- Féminin singulier de coquet.
- La Nicole a une fille blondinette, fièrotte, très coquette et qui ne va quasiment chez personne, sauf chez la marquise de Tessancourt, sa marraine ! (Pierre Montanay, Princesse en sabots, 1938)
coquette
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe coqueter ou coquetter.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe coqueter ou coquetter.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe coqueter ou coquetter.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe coqueter ou coquetter.
- Les jeunes femmes ont un sens aigu de ce qu’il convient de faire et de ne pas faire quand on a cessé d’être jeune. « Je ne comprends pas, disent-elles, que passé quarante ans on se teigne en blond ; qu’on s’exhibe en bikini ; qu’on coquette avec les hommes. Moi, quand j’aurai cet âge-là… » (Simone de Beauvoir, La Force des choses, Éditions Gallimard, 1963, chapitre 6)
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe coqueter ou coquetter.
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