corporation
étymologie
Du latin corporatio.

nom

SingulierPluriel
corporationcorporations

corporation \kɔʁ.pɔ.ʁa.sjɔ̃\ féminin

  1. Ensemble de personnes, considérées comme formant un tout au sens où elles partagent une caractéristique commune, notamment un métier.
    • …il regarda autour de lui et vit avec étonnement qu’au nombre des spectateurs se trouvait une si grande quantité d’archers de différents pays, que sa première pensée fut que la messe que l’on disait était célébrée en l’honneur de saint Sébastien, protecteur de la corporation. (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • Il n'y a pas de corporation ecclésiastique qui ait plus asservi aux circonstances ses doctrines et sa conduite que le haut clergé anglican. (Ferdinand Goldschmidt, Histoire politique de Guillaume III, Paris : chez Adolphe Blondeau & au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1847, p. 21)
    • Autant d’miteux qu’est là, autant de voleurs. Croyez-moi. On f’rait la fouille, on trouv’rait des boîtes de sardines, des bretelles, des bouts d’fromage, des couteaux, des lacets. Y a pas plus bas dans la corporation. Ces gars là sont connus sous le nom de mégoteurs. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  2. (histoire) Association formée de plusieurs personnes astreintes à de certaines obligations relativement à leur profession et jouissant de certains privilèges.
    • On voit par le statut ici reproduit que les maréchaux, les férons, les serruriers et les taillandiers formaient, à Abbeville, une seule corporation industrielle et une même confrérie religieuse sous l’invocation de saint Eloy; […]. (Augustin Thierry, Recueil des monuments inédits de l’histoire du Tiers État, vol.4, 1870, p.286)
    • L’artisan, l’ouvrier des villes cherchait un abri en s’engageant chez un patron ou en s’affiliant à des corporations dans des villes fortifiées. (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
    • […], car les Anglais se distinguent par une extraordinaire incompréhension de la lutte de classe; leur pensée est restée très dominée par des influences médiévales : la corporation, […], leur apparaît toujours comme l’idéal de l’organisation ouvrière; […]. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne'', 1908, p.162)
    • La corporation étant un organisme chrétien, les juifs en étaient ipso facto écartés; l’exercice des professions étant interdit en dehors des corporations légalement reconnues, ils furent contraints, à leur corps défendant, de renoncer au travail manuel. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La corporation des férons est donc une des plus ancienne qui soit, et elle s'est probablement continuée sans aucune interruption depuis le « faber » romain jusqu’à la réforme de Turgot. (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
    • La société d’Ancien Régime est composée de nombreux métiers qui disposent chacun d’un statut propre et de privilèges. Souvent présentées par le terme anglais de « corporation », ces organisations sont qualifiées à l’époque moderne de « communautés d’arts et métiers », regroupements de membres d’une même profession. (Sabrina Cauchy, Les bouquetières-chapelières en fleurs à Paris sous l’Ancien Régime, 2007)
    • Selon l'usage solidement établi autrefois, les marqueteurs se sont immédiatement constitués en corporation. Celle-ci était fortement organisée, l’amîn et le mohtasseb disposaient de pouvoirs certains et incontestés. (Jacques Sibony, Essaouira et sa marqueterie de Thuya, Marsam Editions, 2004, page 21)
  3. (entreprise) Association professionnelle.
    • Corporations ouvrières ou patronales.
    • Les statuts d’une corporation.
  4. (Gascogne) Corporance ; corpulence.

traductions
  • espagnol : corporacíon (1), gremio (2)



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