dévot
étymologie
Du latin devotus composé de la préposition de- et de voveo (« vouer »).

adjectif


dévot \de.vo\ masculin

  1. Attaché aux pratiques religieuses.
    • C’est alors que Louis VII, roi plein de fougue en même temps que dévot, se fit l’instigateur d’une nouvelle Croisade. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • À quelques kilomètres de là, j’arrive dans un village dévot, où le prêtre est choyé; le maire, grand croyant […], ne saurait admettre que rien de bon soit réalisable sans la foi. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il savait que les femmes de l’aristocratie devenaient après leur mariage des meubles de communauté pour la famille et les amis de leur mari. Elles sont d'ailleurs bien trop dévotes pour être sensuelles. Les étrangers n'ont pas beau jeu à ce train de galanterie. (Jean Daridan, John Law: père de l'inflation, Les Éditions Denoël, 1938, page 78)
  2. Qui a le caractère de la dévotion.
    • Air dévot. Ardeur dévote.
  3. Hypocrite, qui feint la dévotion.
    • Louis XI fut un prince dévot et cruel.
    • Moi dévote ! Qui, moi ? m’écriai-je à mon tour, L’esprit blessé d’un terme employé d’ordinaire lorsque d’un hypocrite on parle sans détour. (Deshoulières, au P. de la Chaise.)
    • Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même. (William Shakespeare, Hamlet, acte III, scène 1)

traductions
nom

SingulierPluriel
dévotdévots

dévot \de.vo\ masculin (pour une femme on dit : dévote)

  1. (religion) Pratiquant.
    • Padre Pugnaccio, le crâne hors du capuce, montait les escaliers du dôme Saint-Pierre, entre deux dévotes enveloppées de mantilles, […]. (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Le curé de Melotte […] n’était plus craint. Ses foudres de carton, ses tonnerres lointains, l’évocation des bûchers infernaux, la promesse des félicités paradisiaques dans un éden, somme toute, passablement morne et fort problématique, ne faisaient plus guère frémir que quelques vieilles dévotes et les gosses de neuf à onze ans […]. (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les dévotes prient, en regardant çà et là autour d’elles, l'œil vague, à demi endormies. Leurs mâchoires gourdes vont leur train et les têtes se dandinent. Agitant des clochettes qu'on ne voit pas, elles ruminent des prières plus sèches que la fougère l'automne ; un moment je me crois dans une étable le soir. (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 231-232.)
  2. Celui qui fait consister la religion dans les pratiques extérieures du culte.
    • Il n’avait pas la ressource ordinaire des dévots de cette époque superstitieuse, dont la plupart expiaient, par des largesses faites aux Églises, les crimes dont ils s’étaient rendus coupables, amortissant de cette manière leurs terreurs par l’idée de l’expiation et du pardon ; […]. (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Dans le monde catholique règne donc une improbité générale, qui conduit les dévots à supposer que les relations économiques dépendent principalement des gens qui tiennent la caisse. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p. 294)
  3. Amateur fervent.
    • Votre père était un dévot de l’histoire.
  4. (XVIIe siècle) Hypocrite.
    • Un dévot est celui qui, sous un roi athée, serait athée. (Jean de la Bruyère, XIII.)
    • Les dévots fâchent le monde, et les gens pieux l’édifient.

traductions


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