dominatrice
étymologie
(XVIe siècle) [1] Du latin dominatrix [2].

nom

SingulierPluriel
dominatricedominatrices

dominatrice \dɔ.mi.na.tʁis\ féminin

  1. Féminin de dominateur au sens de maître, roi.
    • La doctrine divine tient mieux son rang à part, comme Reine et dominatrice.
      (Montaigne, Essais, I, 56, Des prières, 1595)
    • O voyage bien différent de celui qu'elle avait fait sur la même mer, lorsque venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne, elle voyait pour ainsi dire les ondes se courber sous elle, et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers ! (Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette de France, 1669)
    • ''On s'écrie avec Philippe de Comines: " C'est la plus triomphante cité que j'aie jamais vue !"/>Et pourtant ce n'est plus la Venise du ministre de Louis XI, la Venise épouse de l'Adriatique et dominatrice des mers ; la Venise qui donnait des empereurs à Constantinople, des rois à Chypre, des princes à la Dalmatie, au Péloponèse, à la Crète ; la Venise qui humiliait les Césars de la Germanie, et recevait à ses foyers inviolables les papes suppliants ; la Venise de qui les monarques tenaient à honneur d'être citoyens, à qui Pétrarque, Pléthon, Bessarion léguaient les débris des lettres grecques et latines sauvées du naufrage de la barbarie ; la Venise qui, république au milieu de l'Europe féodale, servait de bouclier à la chrétienté, la Venise, planteuse de lions, qui mettait sous ses pieds les remparts de Ptolémaïde, d'Ascalon, de Tyr, et abattait le croissant à Lépante ; la Venise dont les doges étaient des savants et les marchands des chevaliers ; la Venise qui terrassait l'Orient ou lui achetait ses parfums, qui rapportait de la Grèce des turbans conquis ou des chefs−d'oeuvre retrouvés ; la Venise qui sortait victorieuse de la ligue ingrate de Cambrai ; la Venise qui triomphait par ses fêtes, ses courtisanes et ses arts, comme par ses armes et ses grands hommes ; la Venise à la fois Corinthe, Athènes et Carthage, ornant sa tête de couronnes rostrales et de diadèmes de fleurs.''/>(Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 3, 39, 4, 1848)

    • Quelquefois la pluie d’un orage, telle qu’une longue écharpe, pendait du ciel, tandis que la campagne restait partout couverte d’azur et de sérénité ; puis un vent tiède chassait des tourbillons de poussière ; — et un ruisseau descendait en cascade des hauteurs de Sicca où se dressait, avec sa toiture d’or sur des colonnes d’airain, le temple de la Vénus carthaginoise, dominatrice de la contrée. (Flaubert, Salammbô, 1862)
  2. Femme qui aime ou cherche à dominer son entourage. Femme autoritaire, dragon.
    • Vous avez la séduction qui captive la force. De quoi vous plaignez-vous? Depuis que le monde existe, vous êtes les souveraines et les dominatrices. (Maupassant, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880)
  3. Synonyme de domina.
    • Pour Gilles Deleuze, le masochiste est essentiellement éducateur. Ce qui fait de la dominatrice, toujours selon Gilles Deleuze, « une masochisante », dominatrice en apparence uniquement. (Wikipedia, Dominatrice)
synonymes antonymes
traductions
forme fléchie

SingulierPluriel
Masculindominateurdominateurs
Féminindominatricedominatrices

dominatrice \dɔ.mi.na.tʁis\

  1. Féminin singulier de dominateur. Qui révèle la volonté de dominer une personne ou un pays.
    • Une rage dominatrice (Céline)
    • ''Votre Majesté sait, elle, que je ne suis pas, comme beaucoup de gens le disent, un pantin venu d’Italie ; il faut que tout le monde le sache comme Votre Majesté./>– Eh bien donc, que dois-je faire ? dit Anne d’Autriche courbée sous cette voix dominatrice.''/>(Dumas, Vingt ans après, 1845)

  2. (Se rapportant à une femme) Qui prétend régenter son entourage, et impose souvent sa volonté à ceux qui se laissent faire par faiblesse ou lâcheté. Syn. mégère.
    • Une épouse dominatrice et bougonne, fière de ses millions.
    • En termes psychanalytiques, le héros (= le deuxième amant) constitue une figure du fils œdipien : faible, timide, enfantin, d’une sensibilité de femme, il ne peut posséder totalement et durablement la femme qu’il désire et qui constitue une figure de la Mère interdite, souvent dominatrice (le mythe de Phèdre est très précisément évoqué par Zola dans ses notes préparatoires). (M.-F. Sculfort, Notes critiques sur La Curée d'E. Zola, 2014)



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