dot
étymologie
(XIIIe siècle) Du latin dos. Note: le mot est également masculin jusqu’au XVIIe siècle (chez Molière, Madame de Sévigné) et le féminin s’écrivait dote. C’est le seul mot féminin en -ot

nom

SingulierPluriel
dotdots

dot \dɔt\ féminin

  1. (droit) apport#fr|Apport qu’un époux ou une épouse verse à la communauté de biens.
    • Le père et la mère cherchent l’oiseau rare, mâle ou femelle, dont la dot arrondira la fortune du fils ou de la fille. (Alfred Naquet, Vers l’union libre ↗, E. Juven, Paris, 1908)
    • La Normandie avait adopté un régime dotal qu’on ne peut faire provenir du régime romain : les règles des deux sont très différentes, l’influence romaine est d'ailleurs douteuse sur la coutume normande : la dot ne désigne pas l'apport au mari par la femme, mais un apport du mari à la femme comme dans la dos ex marito du droit franc. (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.184)
    • Il admet l’irrépétibilité de la constitution de dot, même si celle-ci, à la différence des aliments que nous venons d'évoquer, est intervenue par erreur, mais une erreur sur le seul caractère civilement obligatoire de la prestation. (Philippe Didier, « Les obligations naturelles chez les derniers Sabiniens », dans la Revue Internationale des Droits de l'Antiquité, Office international de librairie, 3e série, tome 19, 1972, p. 259)
    1. Actifs qu’une femme apporte en mariage à son époux.
      • Un coureur de dot : célibataire cherchant à épouser une fille richement dotée.
      • Quant aux pauvres filles sans dot, elles deviennent folles, elles meurent ; pour elles aucune pitié ! La beauté, les vertus ne sont pas des valeurs dans votre bazar humain. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
      • Les prêtres s'entendent à merveille pour procurer de riches dots aux nobles appau­vris, au point qu'on a pu accuser l’Église de considérer le mariage comme un accouplement de gentilshommes vivant en marlous et de bourgeoises réduites au rôle de marmites. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.340)
      • « Pour se marier, un officier doit demander l’autorisation à son colonel et par contrat la fiancée doit apporter une dot. S’il n’y a pas de dot ou si elle est insuffisante, pas de mariage. » (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 125.)
      • Si Apollônia désire, de son plein gré, se séparer de Philiskos, Philiskos lui restituera le montant net de la dot dans un délai de dix jours à compter de celui où elle aura formulé sa demande. (Bernard Legras, Les contrats de mariage grecs dans l’Égypte ptolémaïque : de l'histoire des femmes à celle du genre, dans Problèmes du genre en Grèce ancienne, éditeurs scientifiques Violaine Sebillotte Cuchet & ‎Nathalie Ernoult, Publications de la Sorbonne, 2007, page 116)
    2. Actifs qu’un mari apporte en mariage à son épouse.
      • Elles restèrent longtemps accroupies autour du mangal à discuter le chiffre de la dot. On décida enfin que le fiancé apporterait quatre-vingt livres en or. (Out-el-Kouloub, Nazira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
    3. Bien qui reste la propriété de la femme, quoique le mari en partage la jouissance et en ait l’administration.
      • Les immeubles qui font partie de la dot ne peuvent être aliénés ou hypothéqués qu’en certains cas.
      • La dot peut comprendre tous les biens présents et à venir de la femme.
    4. (analogie) Apport que fait une fille au couvent où elle entre en religion.
  2. (religion) don#fr|Don, don de Dieu.
    • Ces dots dont seront investis les corps glorieux. (Paul Claudel, Un Poète regarde la croix, 1938)
    • (masculin archaïque) Son esprit est son dot. (Madame de Sévigné, Lettres, 15 juin 1680)

traductions


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