douceur
étymologie
(XIIIe siècle) composé de douce + -eur, en ancien français doulceur, douçor réfection du latin dulcor.

nom

SingulierPluriel
douceurdouceurs

douceur \du.sœʁ\ féminin

  1. Qualité de ce qui est doux ; la chose même qui a cette qualité.
    • (Proverbial) Plus fait douceur que violence.
    • C'est la vallée de la Seine, le pays royal, où les routes et les forêts semblent continuer les beaux parcs, – où des oiseaux chantent toujours. C’est le commencement de l'été : on respire ; et l'on sent jusqu'au fond du cœur la douceur de la France. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 26)
    • La vigogne a une toison formée de poils laineux très fins et d'une grande douceur. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Secteur aquitanien, qui doit à la douceur de son climat d’avoir conservé beaucoup de latéméditerranéennes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 85)
  2. (Au pluriel) Friandises propres à flatter le goût, sucreries.
    • Arrivée d’une somptueuse corbeille de fruits et de « douceurs » offerte par Duke Ellington. Ô merveille, ils sont aussi bons que beaux ! — (Hugues Panassié, Cinq mois à New-York, Éditions Corrêa, 1947, page 153)
    • On lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Durant ma maladie, il m’apportait chaque jour des douceurs. — Acheter des douceurs à un enfant.
  3. (Par analogie) (Au pluriel) Choses morales qui flattent l’âme, l’esprit, comme les substances douces flattent le goût.
    • Les douceurs de la fortune, du succès, de la renommée.
  4. (En particulier) (Absolument) Façon d’agir douce et éloignée de toute sorte de violence, modération.
    • On concédera aux partisans de la douceur que la violence peut gêner le progrès économique et même qu'elle peut être dangereuse pour la moralité, lorsqu'elle dépasse une certaine limite. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 256)
    • Le coffre-fort ne veut pas être brutalisé, violenté ; il faut user de douceur avec lui, le caresser longuement. Une pince-monseigneur, un chalumeau ? Allons donc. Un petit air de flûte. Le charme opère. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 187)
    • Une lueur cynique brillait dans son regard et Isabel eut un frisson involontaire quand il ajouta avec une douceur trompeuse :
      — Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, c'est ce qu'on dit dans votre langue, je crois. Donc, je répète : quel est votre prix ?
      — (Diana Hamilton, L'amant espagnol, traduit de l'anglais par Françoise Pinto-Maïa, Éditions Harlequin, 2009, chapitre 3)
  5. (Par extension) Paroles aimables et particulièrement des compliments qu’un individu adresse à une autre personne pour tâcher de lui plaire, de s’en faire aimer.
    • Conter, dire des douceurs à une femme.
    • Prêter l’oreille aux douceurs des galants.
  6. (météorologie) Température agréable, chaleur modérée.
    • La douceur d’une nuit d’été.
    • Je songeais à la Touraine où j'avais déjà été et qui me plaisait beaucoup, tant pour la douceur du climat que pour celle des habitants. — (Jean-Jacques Rousseau, Confessions)
  7. (Désuet) Dédommagement qu'on donne à quelqu'un pour reconnaître sa peine.
    • Faites cela, il y aura quelque petite douceur pour vous.
  8. (physique) Qualité d'un matériau à se déformer, à se fissurer sous une contrainte mécanique. (l'inverse se nomme ténacité)

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