emmerder
étymologie
(1828) Dérivé de merde avec le préfixe em-.

verbe

emmerder \ɑ̃.mɛʁ.de\ transitif conjugaison (pronominal : s’emmerder)

  1. (vulgaire) (vieilli) Souiller d’excréments.
  2. (Figuré) (vulgaire) Manifester son mépris et parfois sa supériorité.
    • ''Le cheval en question se tenait à l’écart des autres, qui semblaient s’en méfier, et présentait une teinte grisâtre jaunâtre, manifestement mensongère./>— L’pauv’ bougre ! dit Tulacque./>— Tu vois, les bourins, dit Paradis, non seulement on les fait tuer, mais on les emmerde./>— C’est pour leur bien, que veux-tu ! (Henri Barbusse, Le Feu : journal d’une escouade'', Flammarion, 1916, p. 98-107)

    • Elle articulait au hasard, d’une voix sans suite, sans raison, pour la joie de lancer les injures dans le désordre et l’incohérence où elle les avait mâchées : « Ne me touche pas ! Je t’emmerde ! Je t’emmerde ! Et je foutrai le camp cette nuit ! Je t’emmerde, sale vache ! Sale grue ! Sale gousse ! (Pierre Louÿs, Trois Filles de leur mère)
    • En dépit des « ducon », des « je t’emmerde » et d’inélégants doigts d’honneur, Archi arriva au château avec un quart d’heure de retard. (Philippe Bouin, Les Chais des ambitieux, Presses de la Cité, 2014)
  3. (vulgaire) Ennuyer ; importuner.
    • Tout le monde sait, à l’avance, ce qu’est une opérette de music-hall. Douze tableaux. Dix pour emmerder le ténor et l’empêcher d’épouser celle qu’il a remarquée au troisième et qu’il ne s’enverra qu’au douzième. (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors (roman), ch. I, Série noire, Gallimard, 1956, page 11)
    • Je passais mon temps à l’emmerder, et il m’adorait encore. (Emmanuelle Laborit, Le Cri de la mouette, 1993, page 34)
    • Quelques alcoolos faisaient un cirque vaseux. Les alcoolos m’emmerdent, ils ne sont jamais drôles. (Claude Courchay, Les Américains sont de grands enfants, Flammarion, 1979, p. 136)
    • ''J’emmerde les gendarmes/>Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit/>Sans bruits, sans bruits (bis)/>J’emmerde les gendarmes/>Et la maréchaussée (bis) (Anonyme, La Tour de Londres'')

    • ''Gloire à qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint/>Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! (Georges Brassens, Don Juan'')

  4. (pronominal) (vulgaire) S’ennuyer.
    • Bref, les matchs à cette époque, avant l'ère Open, ils tiraient en longueur, ils s’étiraient, ils s’étiraient, ils s’étiraient encore, et les téléspectateurs devant leur poste ils s’emmerdaient ou du moins on craignait dans les régies qu'ils s’emmerdassent. Problème... (David Brunat, Balles trappe : Histoire d'un match de tennis presque comme les autres, Éditions Publibook, 2009, p. 86)
    • Mais enfin, en attendant qu’on se soit décidé à sauter le pas et que la Révolution soit plus visiblement prochaine que dans cette chienne d’époque, nous nous emmerdons tellement dans notre existence de jeunes élites que je ne vois pas pourquoi nous ne ferions pas dans la conspiration, les Possédés et le genre narodnik. Tes songes clandestins me paraissent cependant plus efficaces en vue de ta perfection personnelle que pour la réussite concrète de la conquête du pouvoir politique par le prolétariat. (Paul Nizan, La Conspiration (II), Revue Europe n°190, 15 octobre 1938)
  5. (pronominal) (vulgaire) Peiner, se compliquer la vie.
    • Le gérant du supermarché doit s’emmerder à mettre en place des systèmes de sécurité qui font chier les clients et qui obligent à majorer les prix. Tout ça pour un trou du cul qui aurait très bien pu payer sa viande. (Mikhaïl W. Ramseier, Pulpa negra, sans date)
synonymes
Importuner (3) : voir casser les couilles

traductions


Ce texte est extrait du Wiktionnaire et il est disponible sous licence CC BY-SA 3.0 | Terms and conditions | Privacy policy 0.003
Dictionnaire Français