essence
étymologie
(1130) Du latin essentianature d’une chose »), du verbe esse#la|esse.

nom


essence \e.sɑ̃s\ ou \ɛ.sɑ̃s\ féminin

  1. Ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, ce qui constitue la nature d’une chose.
    • Le bien physique et le mal physique, le bien moral et le mal moral ont donc évidemment leur origine dans les lois naturelles. Tout a son essence immuable, et les propriétés inséparables de son essence. D’autres lois auraient d’autres propriétés essentielles […] (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
    • « Nous ne connaissons rien, dit le baron de Bielfeld, nous ne connaissons rien de la nature ou de l’essence de Dieu ; — pour savoir ce qu’il est, il faut être Dieu même. » (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
    • En France nous sommes traditionnels. […] C’est l’extérieur des institutions, et non leur essence, qui possède chez nous le privilège de l’inviolabilité. (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
    • Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d’essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d’échanges et de compénétrations n’ont pas entamés. (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d’Orléans, 1985)
    • À coup sûr, l’essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l’État, est l’acceptation de la proposition selon laquelle il n’y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p. 159)
  2. (botanique) Espèce apte à produire du bois.
    • Dans quelques endroits, ils étaient entremêlés de hêtres, de houx et de taillis de diverses essences, si étroitement serrés, qu’ils interceptaient les rayons du soleil couchant […] (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Chaque tendeur paraît avoir une essence de prédilection pour ses hayettes. Ici, on me dit du « chêne ». Certains retiennent le charme […] (Jacques Lambert, Campagnes et paysans des Ardennes : 1830-1914, 1988)
    • L’autécologie des mélèzes est assez mal connue, tout du moins dans les zones où ils ont été et sont introduits comme essence de reboisement. (Philippe Riou-Nivert, Le Mélèze, 2001, p. 52)
    • Plus précisément les écologistes accusent les essences résineuses de podzoliser les sols, […]. (Maurice Bonneau, La forêt française métropolitaine à l'aube du XXIème siècle, 2006, p.290)
  3. (sylviculture) (Par extension) Espèce dominante d’une forêt.
    • Un bois d’essence de chêne.
  4. (Cosmétologie) Huile aromatique très subtile qu’on extrait de certaines substances.
    • Essence de roses.
  5. Extrait concentré et épuré de certaines substances.
    • L’essence de cannelle du commerce est loin d'être pure, mais on peut la purifier par une nouvelle distillation avec de l'eau que l'on sépare en grande partie par décantation, […]. (C. Favrot, Traité élémentaire de Physique, Chimie, Toxicologie et Pharmacie, Paris : Béchet jeune & labé, 1841, vol.2, p.391)
  6. (Spécialement) (peinture) (ellipse) Essence de térébenthine.
    • Pour réchampir les moulures, on broie les couleurs à l'huile de noix et on détrempe à l’essence; on applique deux couches généralement plus foncées que le fond. (Eugène Aucamus, Menuiserie serrurerie, plomberie, peinture et vitrerie, Paris : chez P. Vicq-Dunod & Cie, 1898, p. 297)
  7. (En particulier) (automobile) (motocyclisme) Carburant pour automobiles, issu du pétrole raffiné, et généralement opposé au gazole.
    • Notre hydravion chargé de 2,6 litres d’essence accusait un poids de 5,5 kilogrammes. (Jean Mermoz, Mes Vols, p.61, Flammarion, 1937)
    • […] de nombreuses unités blindées d'avant-garde étaient stoppées sur les routes, faute de combustible : […]. Les appels radio des tankistes réclamant de l’essence se faisaient entendre sans cesse. (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, p.153-154)
    • Est dénommé « essence » le mélange d'hydrocarbures d'origine minérale ou de synthèse, destiné notamment à l'alimentation des moteurs thermiques à allumage commandé, répondant aux spécifications suivantes : […] (Claude Martin et Jean Pinchon, « Caractéristiques de l'essence », Arrêté du 28 décembre 1966, Journal officiel de la République française du 13 janvier 1967, p. 575)
    • Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, p 189)
  8. (Par métonymie) N’importe quel carburant pour une voiture.
    • Le plus ennuyeux pour les agriculteurs fut sans aucun doute le défaut d’essence et de ficelle pour les lieuses. (Gérard Giuliano & ‎Jacques Lambert, Les Ardennais dans la tourmente: l'occupation et la libération, Charleville-Mézières : Terres ardennaises, 1994, p.81)
  9. (philosophie) Par opposition à accident, ce qui constitue la nature permanente d’un être, indépendamment de ce qui lui arrive.
synonymes antonymes
traductions
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