exhaler
étymologie
Du latin exhalare, de halaresouffler »).

verbe

exhaler \ɛɡ.za.le\ transitif ou pronominal conjugaison (pronominal : s’exhaler)

  1. Émettre des vapeurs, des gaz, des odeurs.
    • Et voilà que tout à coup, parmi tant de barbes rondes, ovales, carrées, qui floconnaient, qui frisaient, qui exhalaient ambre et benjoin, fut remarquée une barbe taillée en pointe. (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • La principale industrie de la capitale du nord est la fabrication de l’huile de foie de requin. Les ateliers sont situés à une certaine distance de la ville, afin qu'elle soit à l'abri de l’infection qui s'en dégage. La fabrique d’huile de baleine que je visitai naguère à Vadsö n’exhalait pas une odeur aussi nauséabonde. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 75)
    • Avec la fumée bleue de son éternelle cigarette achève de s’exhaler le peu de vie qui reste encore en elle, […]. (Isabelle Eberhardt, Pleurs d’amandiers, 1903)
    • C’est ainsi que parmi les insectes nous trouvons beaucoup d’espèces d’animaux comme la punaise qui exhalent une odeur fétide. (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie., 1924, page 15)
    • (pronominal)Des porches cintrés s’exhale parfois une odeur enivrante ; […], et l’on surprend souvent dans l’air, le puissant arôme des distillations qui s’opèrent. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  2. (Figuré) Laisser échapper un sentiment, lui donner libre cours.
    • Le silence régnait dans la salle ; au dehors résonnait le chant lugubre de la garde rurale, tantôt venant de loin comme une lamentation funèbre, tantôt tout près de nous et tout bas, comme si l’âme de cet étranger se fût exhalée en vibrations douloureusement joyeuses. (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch, Don Juan de Kolomea, in Contes Galiciens, traduction anonyme de 1874)
    • Ce n’est pas de réprimer le juste ressentiment qui oppresse mon cœur depuis une année, et que l’on force enfin à s’exhaler. (Mirabeau, En réponse sur la procédure du Châtelet dans l’affaire du 5 et 6 octobre 1789, Assemblée constituante du 2 octobre 1790)
    • Dans une lettre adressée au duc de Nevers, en 1208, Innocent III exhale sa rancœur contre les juifs. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • [...] les Divagations apparentes traitent un sujet, de pensée, unique – si je les revois en étranger, comme un cloître quoique brisé, exhalerait au promeneur, sa doctrine. (Stéphane Mallarmé, Divagations, Poésie/Gallimard, 1976, p. 69)

traductions


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