fange
étymologie
Issu d'une forme germanique fanga [1] du frk fani + suffixe -ga voir fagne.

nom

SingulierPluriel
fangefanges

fange \fɑ̃ʒ\ féminin

  1. bourbe#fr|Bourbe ; boue.
    • Sa maison était propre, bien tenue ; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
    • Il nous fallut repasser le Rhin sur le pont de Strasbourg à travers des eaux et des fanges inconcevables. (Louis de Rouvroy, 47, 55.)
    • De toute la grande ville de toile blanche, il ne reste plus maintenant qu’une vaste tache noire : toute la fange et toutes les immondices accumulées en soixante-dix jours par environ seize mille hommes et autant de bêtes. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 116)
    • La bourbe te monte jusqu’aux chevilles. […]. Marche, c’est te livrer finalement, à bout de forces, à la fange gluante. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Figuré) État d’avilissement d’une personne qui vit dans la débauche, qui mène une conduite honteuse et déréglée, bassesse, abjection.
    • Il lui fallait pêcher sa croûte, n’importe comment, dans les poubelles, à plat ventre, dans la fange, dans la m… Tout d’ailleurs n’était que m... La société, la belle société, un vaste pot de m..., un gulf-stream de m… (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 18)
    • Elle a vu parmi la fange
      Fouler ce qu’elle adorait.
      (François de Malherbe, II, 4.)
    • Les grandes âmes choisissent hardiment des favoris illustres, et des ministres approuvés ; Louis XI n’eut guère pour ses confidents et pour ses ministres que des hommes nés dans la fange, et dont le cœur était au-dessous de leur état. (Voltaire, Mœurs, 94.)
    • S’élever jusqu’au faîte, ou ramper dans la fange. (André Chénier, l’Invention.)
    1. (vieilli) Dans le langage ascétique, il se dit des voluptés du monde par opposition à la vie dévote.
      • Plongé dans la fange des voluptés terrestres.
      • Il m’a tiré d’un abîme de fange et de boue. (Port-Royal, Psaume 39.)
  3. (Par extension) (vieilli) Pays marécageux.
    • On a vu mille fois des fanges méotides, Sortir des conquérants. (Nicolas Boileau-Despréaux, Épît. I.)

traductions


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