flotter
étymologie
De « flot » ou de « flotte » en ce qui concerne la dernière acception.

verbe

flotter intransitif \flo.te\ conjugaison

  1. Surnager.
    • Lorsqu’un cadavre flotte à peu de distance d’un rivage plat, il est bien rare que le flot ne l’y rejette pas tôt ou tard. (Jules Verne, L’Île mystérieuse, Jules Hetzel et Cie, 1874, page 63)
    • Comprenez que tous les macchabs, dès qu’ils sont assez légers pour descendre le courant – pas assez gonflés pour flotter –, qu’ils viennent de Bercy, de Charenton, de beaucoup plus loin, c’est ici même qu’ils « atterrissent ». (Jacques Yonnet, Enchantements sur Paris, Éditions Denoël, 1966, page 210)
  2. (Figuré) S’agiter ; voltiger en ondoyant.
    • C’était un tohu-bohu ethnique. Dans le port flottaient les pavillons de toutes les nations, et plus de deux millions d’êtres humains s’y embarquaient annuellement. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’éd. de 1921)
    • Il fait doux, il fait clair. L’hiver commence à peine et je ne sais quoi de printanier flotte dans l’air subtil. (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 205)
    • Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
    • À l’instant où von Greim transmet l’ordre de Hitler d'ouvrir une brèche dans les lignes russes avec l’aviation, le pavillon rouge des Soviets flotte sur les trois-quarts de Berlin. (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 326)
  3. Lâcher ; détendre.
    • Laisser flotter les rênes de son coursier.
  4. (militaire) Ne pas conserver l’alignement des rangs dans la marche en parlant d’une troupe.
  5. (Figuré) Vagabonder ; changer ; hésiter ; fluctuer.
    • […], ni la très-noble et très-sèche mademoiselle d’Hérouville qui flotte entre trente et cinquante ans, sans se décider à un chiffre tolérable. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Il allongeait sa jambe, sèche comme un échalas, qui flottait dans une molletière trop large et sans couleur, pour montrer fièrement sa chaussure. (François Barberousse, L'Homme sec, Paris : Gallimard, 1935 & Romorantin : Marivole Éditions, 2013, chap. 7)
    • Je « flotte », un de nos mots courants entre filles pour désigner cette drôle de torpeur certains jours, la sensation d’être inconsistantes, pas réelles. (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 393)
  6. Se manifester fugitivement, en parlant des expressions du visage.
    • Devenue totalement sourde, cette cagole de Catherine ne leur prêtait nulle attention. Un mince sourire flottait sur son visage et elle lisait. (Maurice Lemoine, Les cités interdites, Éditions de l'Encre, 1987, page 129)
  7. (familier) (impersonnel) Pleuvoir.
    • Il a flotté toute la journée.

traductions
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