fortune
étymologie
Du latin fortuna, lui-même de fors, « sort, hasard ».

nom

SingulierPluriel
fortunefortunes

fortune \fɔʁ.tyn\ féminin

  1. Hasard, chance.
    • La fortune des armes. J’en courrai la fortune. La mauvaise fortune le poursuit.
    • Voici la fortune qui passe... Saisissez-la . Dans une heure il sera trop tard : le maréchal va partir pour un long voyage. (Michel Zévaco, Le Capitan, ch. VI, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  2. (marine)
    1. Tempête. voir fortune de mer, de fortune
    2. (Par extension) Péril en mer, aléa, et donc voile de réserve en cas de tempête : la « fortune carrée ».
      • La fortune est une voile carrée attachée sur une vergue qui se hisse, comme la voile de misaine des bâtiments carrés, à la tête et sur l'avant du mât de misaine (Émile Littré)
      • La fortune, qui est une grande voile carrée souvent volante, n’est utilisée qu’au vent arrière. La fortune correspond à la misaine sur un phare carré.(Carnet Maritime; Photographie et culture maritimes, « Typologie des gréements de grands voiliers », 2010)
  3. (Galanterie) Les faveurs d’une femme.
    • Il a eu beaucoup de bonnes fortunes. Un homme à bonnes fortunes.
    • Le patron du Grand-Henri jura qu’il serait discret comme la tombe et conduisit son hôte dans une mauvaise chambre sur laquelle s’ouvrait un méchant cabinet noir. “C’est pour le moins un prince en bonne fortune, songea-t-il. Monseigneur, ajouta-t-il tout haut, c’est ici la chambre des princes.” (Michel Zévaco, Le Capitan, ch. X, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  4. (Par extension) Tout ce qui arrive ou peut arriver de bien ou de mal à quelqu’un.
    • Mais Renan avait été trop favorisé durant toute sa vie par la fortune, pour ne pas être optimiste ; il croyait donc que le mal se bornerait à l’obligation de traverser de mauvais jours, […]. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p. 326)
    • Je partageai sa bonne et sa mauvaise fortune.
    • Nous ne pouvons prédire quelle sera la fortune de ce livre, de cet ouvrage. La fortune des états, des empires.
    • Cette doctrine a eu des fortunes très diverses.
  5. Avancement, établissement dans les emplois, dans les honneurs, dans les biens.
    • […] ; la fortune doit être le prix du talent, et du talent seul; c’est à l'homme qui sent ce qu’il vaut de le proclamer, et, pour ma part, s’il y a lieu, j’en aurai le courage. Il me faut 30,000 livres de rente, je ne crois pas valoir moins que cela. (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
  6. (religion) Divinité païenne qui était censée distribuer, à son gré, le bonheur et le malheur. — Note: S’emploie, par allusion à ce sens, dans un grand nombre de phrases figurées.
    • Gardez-vous donc bien d’imiter le vulgaire, qui met la Fortune au nombre des dieux ; la bizarrerie de sa conduite l’éloigne entièrement du caractère de la divinité, […]. (Épicure, Lettre à Ménécée, Traduction par Jacques Georges Chauffepié (1840))
    • La fortune est aveugle, inconstante, capricieuse, changeante.
    • L’inconstance, le caprice, la bizarrerie, les revers, les rigueurs de la fortune.
    • La fortune distribue inégalement ses faveurs. Il est maltraité de la fortune.
    • La fortune lui sourit. La fortune lui a tourné le dos.
  7. Les biens, richesses, ressources pécuniaires.
    • Pendant que le colonel […] apprenait les éléments de la Banque en déployant l’activité, la prodigieuse intelligence des Provençaux, Dumay réalisa deux fortunes, car il revint avec un chargement de coton acheté à vil prix. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; p. 130 de l’éd. Houssiaux de 1855)
    • Appartenant à la grande confrérie des conteurs et chanteurs errants, ce troubadour marocain ne possède pour toute fortune qu'un âne famélique, un vieux haïk en lambeaux, une pipe et une blague à kif et un petit instrument primitif à deux cordes, un gimbri, attribut de son état. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 32)
    • Ah ! la bougresse ! Elle est maintenant entretenue par un banquier tchécoslovaque qui a réalisé une fortune colossale pendant la guerre dans les fournitures aux armées. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 180)
    • Être pauvre parmi les pauvres, c’est beaucoup moins dur qu’au contact de voisins étalant une débordante fortune. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • René Jean Le Mouton de Boisdeftre, héritier et perpétuateur d’une prestigieuse dynastie militaire du Pays d’Alençon ne semblait pas jouir d’une grande fortune. (François-Joseph Ruggiu, Les élites et les villes moyennes en France et en Angleterre (XVIIe-XVIIIe siècle), L’Harmattan, 1997, p. 123)

traductions
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