frapper
étymologie
Origine incertaine, soit du frk hrappan « arracher, saisir » (cf. néerlandais reppen « se depêcher », allemand raffen « s’emparer de »), romanisé en frappare, soit d’une onomatopée frap.

verbe

frapper \fʁa.pe\ transitif conjugaison (pronominal : se frapper)

  1. Donner un ou plusieurs coups à quelqu’un, à quelque chose.
    • Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade. (La bastonnade et la flagellation légales, dans le Le Magasin pittoresque, 1854, vol.8, page 54)
    • […] ; et, surprenant un homme qui volait la ration d’un camarade, il l’invectiva et le frappa à la face. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 272 de l’éd. de 1921)
    • […] ; les deux danseurs à tour de rôle s’agitaient en frappant sur un tambourin de peaux de phoque. Ce n’était pas beaucoup plus étrange que le charleston ou le black-bottom ; […] (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • L’infortuné n’avait pas eu le temps de presser ce bouton. Déjà ses assaillants le frappaient, sauvagement, par derrière. (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, p. 120)
    • Il reste à trouver celui qui t’a frappé avec une barre de fer. Celui qui ordonna à quelqu’un d’ordonner à quelqu’un qui ordonna à quelqu’un d’autre de te tuer. (Vassilis Vassilikos, Z, 1966, traduit du grec par Pierre Comberousse, NRF Gallimard, 1967, p.342)
  2. (Spécialement) Donner des coups à une porte pour signaler sa présence et se faire ouvrir.
    • Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau, […], était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
    • Toute la nuit, nous entendons marcher, devant les chambres, des gens chaussés de souliers. De temps en temps, les pas s’arrêtent : on frappe à quelque porte, d’un doigt seulement, et il est amusant de se dire que malgré cela, la dame qui habite cette chambre a bien reconnu tout de suite, à sa manière de frapper, celui qui est là. (Sei Shonagon, Notes de chevet (ca. 1001-1010), Trad. André Beaujard, Gallimard, Collection Connaissance de l'Orient, format poche (no 5), 1985, pp. 97-98)
  3. (En particulier) Donner une empreinte à quelque chose, au moyen d’une matrice ou autrement.
    • Frapper de la monnaie. Frapper des médailles.
    • (Figuré) — […], retenant et prodiguant les phrases toutes faites qui se frappent régulièrement à Paris pour donner en petite monnaie aux sots le sens des grandes idées ou des faits, les gens du monde le réputèrent homme de goût et de savoir. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans'', Paris, 1832)
  4. (Par extension) Produire des espèces monétaires, de la monnaie.
    • Banassac, qui avait fabriqué des poteries sous les Romains, frappa alors des monnaies et ce village peut « revendiquer la dixième partie des monnaies mérovingiennes éparses dans tous les cabinets du monde ». (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 37)
  5. (Par extension) Se diriger vers, tomber sur, en parlant de la lumière
    • Les parties d’un objet que la lumière frappe, où la lumière frappe.
  6. (Figuré) Faire de l’impression sur les sens, sur l’esprit, sur l’âme.
    • Le bruit sourd de la chute, les flots de sang qui jaillirent du corps et diaprèrent au loin le pavé, frappèrent d’épouvante jusqu’au duc lui-même ; […] (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
    • Ce qui me frappait le plus en lui, c’était le sourire le plus franc, le plus engageant que j’aie jamais vu sur aucune face humaine. (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes'', traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Si l’on met à part les simples témoignages d’argotiers proprement dits ou de personnes les fréquentant professionnellement (policiers, magistrats), ce qui frappe c’est le caractère relativement tardif des études consacrées aux argots. (Jacques Dargaud, Les argots, réunion du 22 janvier 2011, La Lettre de la DLF Champagne-Ardenne, Reims, lettre no 84 de février 2011)
  7. Faire périr, exterminer, ou affliger par quelque grand malheur, par une calamité.
    • Dieu l’a frappé dans ce qu’il avait de plus cher. (Absolument) La mort frappe sans pitié.
  8. (juri) Être établi, assigné sur.
    • Je le répète, il n’entre pas dans ma pensée, ni dans mon sujet, d’insister particulièrement sur ce personnage […] qui, d’ailleurs, vient d’être frappé durement par un rigoureux arrêt de cour d’assises. (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
    • Une hypothèque qui frappe tous les biens du débiteur. Un immeuble frappé d’hypothèques.
  9. Rafraîchir ; rendre extrêmement frais par le moyen de la glace.
    • Frapper le champagne.
  10. (pronominal) Se donner des coups à soi-même.
    • Se frapper la poitrine: montrer qu’on se sent coupable, qu’on s’en veut d’avoir mal agi. voir battre sa coulpe.
    • Se frapper le front : montrer qu’on vient de trouver la solution d’un problème ou qu’on met en doute la santé mentale de quelqu’un.
  11. (pronominal) (Absolument) (familier) Avoir des pensées négatives, se faire du souci.
    • Ne vous frappez pas pour ces balivernes.
  12. (marine) (matelotage) Fixer, attacher avec un nœud. Note: Ne pas confondre avec l’expression québécoise frapper un nœud.
synonymes
traductions
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  • italien : coniare
  • russe : чеканить

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