gaule
Voir aussi: Gaule
étymologie
Apparenté au fra-nor et pcd vaule, dans le Hainaut, waule ; probablement issu du latin vallus.
Diez, remarquant que le mot paraît appartenir au nord de la France, préfère le goth valus, en frison walu.
On peut aussi songer au celtique : en breton gwalenn, gallois gwialen, cornique gwaylen.

nom

SingulierPluriel
gaulegaules

gaule \ɡol\ féminin

  1. Grande perche.
    • Si j’avais tué une dinde sauvage, un ramier, un faisan des bois, nous le suspendions devant le chêne embrasé, au bout d’une gaule plantée en terre, et nous abandonnions au vent le soin de tourner la proie du chasseur. (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
    • Avec sa gaule, il essaya de harponner l’uniforme bleu, manqua son coup, essaya encore, quand le tourbillon ramena le cadavre, et il réussit à le pousser vers le large. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 333 de l’éd. de 1921)
    • Ici et là, la serpe légère a tranché une gaule trop hardie et qui obstrue le ciel, amputé un chicot qui pourrait servir de perchoir, […]. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Les équipes d’oliveurs, les Land Rover et les tracteurs aux roues pleines de boue, les mulets en file indienne chargés de gaules de bruyère et de sacs d'olives, reviennent des champs dans la brume du crépuscule glacé. (Antonio Muñoz Molina, Le Royaume des voix, traduit de l'espagnol par Claude Bleton, Le Seuil, 2018)
  2. Bâton.
    • Tu peux choisir, ou de manger trente aulx, Ou de souffrir trente bons coups de gaules, Bien appliqués sur tes larges épaules […] (Jean de la Fontaine, Paysan)
    • Il ne me fallait pas payer en coups de gaule. (Molière, l'Ét. II, 9.)
    • Champagne un beau matin reçut cent coups de gaule, Que depuis plus d’un an lui promettait Lafleur : Dieu soit loué ! dit-il, en se frottant l’épaule, Me voilà guéri de la peur. (Pons, (de Verdun), Contes et poés. div. p. 93.)
  3. (Équitation) Petite branche de houx, houssine ou baguette très flexible servant à instruire ou à châtier les chevaux.
    • La cravache ou la gaule est aussi nécessaire pour le travail de la haute école que pour celui du dressage, car elle doit servir à exagérer la puissance de l’écuyer pour stimuler le cheval […]. (Félix van der Meer, Connaissances complètes du cavalier, de l'écuyer et de l'homme de cheval, page 238, Lebègue & Cie à Bruxelles & Dumaine à Paris, 1865)
    • La gaule est la houssine que le cavalier tient de la main droite, tant pour représenter l’épée que pour conduire le cheval. (Richelet., Mathurin Régnier, Poète satirique et réaliste)
  4. (Pêche) Manche de la ligne.
    • Tout à coup, elle sentit une présence derrière elle, et elle se retourna. C’était le petit garçon à lunettes qui la regardait, debout sur un rocher au-dessus d’elle. Il avait toujours sa gaule à la main et ses chaussures nouées autour de son cou. (Jean-Marie Gustave Le Clézio, Lullaby, 1978, collection Folio Junior, page 46)
  5. (marine) Levier qui meut le piston d’une pompe.
  6. (argot) (sexe) Érection.
    • J’ai toujours une de ces gaules au réveil, mes amis !
  7. Sorte de robe.
    • Elle n’était vêtue que d’une longue gaule de mousseline blanche, attachée avec un ruban rose qui faisait le tour de sa ceinture et qui laissait remarquer les contours moelleux de sa taille voluptueuse. […] À peine vis-je que nous étions seuls que je dénouai la ceinture qui empêchait la gaule de s’ouvrir. N’étant plus retenue, elle tombe à ses pieds. (La Messaline française, 1789)
  8. (sylviculture) Jeune tige, généralement entre 3 m de hauteur et 7,5 cm de diamètre à hauteur d’homme. Note: en pratique, on différencie une gaule d’une perche en essayant de la faire ployer : une gaule peut être aisément courbée, pas une perche.
    • Les interventions les plus fréquentes sont destinées à favoriser l’installation et le développement des semis, gérer le mélange d’essences et favoriser le développement des gaules et perches d’avenir durant la phase de qualification. (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3)
synonymes
traductions
forme fléchie

gaule \ɡol\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe gauler.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe gauler.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe gauler.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe gauler.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe gauler.

Gaule
étymologie
Il existe deux thèses : pour l’une, le mot est simplement issu du latin Gallia ; l’autre a recours au frk Walha, « pays des walh = pays des étrangers » (c’est-à-dire pays de ceux parlant une langue celtique), pour expliquer la non-palatalisation du G- initial.
Le frk *Walha est effectivement à l’origine des termes wallon et Galles, gallois, par évolution régulière. Mais le passage de *Walha à Gaule suppose une métathèse en *Wahla, puis la vocalisation de h vélaire en u. Cette métathèse est assez improbable, le h germanique ayant tendance à tomber rapidement en français.
Pour ce qui est de l’évolution du latin Gallia, on trouve dans la toponymie des noms de lieu formés sur l’ethnique Galli pour désigner des îlots de population romane : Gaillac (Tarn), Jallais (Maine-et-Loire), Jailly (Nièvre), et de nombreux autres exemples qui montrent bien que le G- initial s’est palatalisé dans la toponymie.
Cette palatalisation n’est cependant pas obligatoire pour un mot semi-savant comme Gaule, qui apparaît dans des sources médiévales littéraires et historiques au milieu du XIIIe comme issu de Galle, par vocalisation régulière du premier l (-al- > -au- devant une consonne), Galle étant pour sa part attesté au XIIe.
On peut donner d’autres exemples de non-palatalisation : d’une part, avec l’évolution du latin nux gallica, la noix (dite gauloise), qui a donné l’ancien français gauge. Voir aussi le français gaillard, attesté dès le XIIe comme adjectif au sens de vigoureux, plein de vie. Il serait issu du gaulois *galia, force, bravoure formé sur la racine celtique *gal-, force (cf. breton gallout, cornique gallos, gallois gallu, signifiant pouvoir). D’après le TLFI « le maintien du g- peut s’expliquer par suppression dissimilatrice de la palatalisation au stade *gyalya; une influence supplémentaire de gai n’est pas à écarter du point de vue sémantique ».
Quant au latin Gallia lui même, attesté au Ier siècle av. J.-C., son origine celtique sur la même racine *gal- paraît très probable.

nom propre

SingulierPluriel
gaulegaules

Gaule \ɡol\ féminin

  1. Province de l’empire romain située entre l’Aquitaine (voir Aquitania) au sud-ouest, la Belgique (voir Belgica) au nord, la Provence au sud (voir Provincia).
    • […] et le gros des troupes était une horde de barbares dans toute la force du terme. C’était de ces figures étranges qui avaient parcouru la Gaule au temps d’Attila et de Chlodowig […] (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
    • Le département du Doubs était occupé, pendant la période celtique, par les Séquanes, qui formaient une des plus puissantes confédérations de la Gaule et qui prirent part aux expéditions des Gaulois en Italie et dans la vallée du Danube. (Adolphe Joanne, Géographie du département du Doubs, Hachette, 1878, p. 16)
    • Au Ve siècle, l’empire romain, miné par les luttes intestines, tombe en déliquescence. Des invasions de peuples barbares désolent et bouleversent aussi bien Rome que les Gaules. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Ce gouvernement était fédératif ; c’est-à-dire que la Gaule était divisée en une multitude de petits états indépendants, ayant leur vie propre, et ne se rattachant les uns aux autres que par une association peu étroite. (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, imprimerie Lelaurin, Mézières, 1861, p. 29)
    • Comme à Rome, un milliaire d'or marquait à Lyon le centre des quatre principales vies de la Gaule : […]. (Auguste Bleton, Petite histoire populaire de Lyon, Lyon : chez Ch. Palud, 1885, p.30)
  2. (Parfois) (Corse) (Péjoratif) France continentale.
    • Qu’enfin les bombes agricoles nous aident à déraciner ce "mal" qui nous ronge. Que la fête recommence ! Et ne nous laissons plus jamais marcher sur les pieds par ces équipes venues de Gaule.Notre époque : Dix-sept morts, plus de 2000 blessés », dans Le nouvel Observateur du 5-11 janvier 1995, page 50)

traductions


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