glacer
étymologie
Du latin glaciare.

verbe

glacer \ɡla.se\ transitif conjugaison (pronominal : se glacer)

  1. Solidifier un liquide, en sorte qu’il passe à l’état de glace.
    • Le grand froid glace les rivières, glace le vin même.
  2. (Par extension) Pénétrer d’un froid très vif.
    • De temps en temps, un des glisseurs perdait bien l’équilibre, culbutait et tous ceux qui suivaient prenaient la bûche derrière lui, roulant l’un sur l’autre parmi la neige fine qui vous glaçait les doigts et vous fichait l’onglée. (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s’approche à grands pas. Nous sommes trempés et glacés, et les chameaux portant nos tentes sont bien loin encore. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 28)
    • (Figuré) Abord glacé.
    • Réponse glacée.
  3. (Poésie) Priver en partie ou entièrement de la chaleur naturelle.
    • La vieillesse glace le sang.
    • Des membres que la mort a glacés.
  4. (Figuré) Déconcerter ; paralyser.
    • Par malheur, M. Lefèvre était pied-bot, et sa présence dans la ronde retardait l’élan des jeunes filles, glaçait leur joie, et le plus souvent dérangeait la ronde. (Joachim Duflot, Les secrets des coulisses des théâtres de Paris: mystères, mœurs, usages, Paris : chez Michel Lévy frères, 1865, p. 90)
    • J’eus un frisson qui me glaça jusqu’au cœur. Il me semblait que le froid envahissait la cour par les portes. (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Le ton péremptoire et l’expression allusive me glacèrent. J'eus le pressentiment d’une discussion immédiate et violente. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 142)
    • Sa froideur a, pour moi, tant d’attraits, qu’elle me brûle et me glace. J'ai beau savoir qu’au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu’il m'entraîne, je le suivrai. (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
    • Je n’ai pu ni su lui dire trois mots. Rien ne me glace comme de savoir que mon amabilité peut m’être utile. (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 291)
  5. (Figuré) Causer une émotion si forte que le mouvement du sang en est comme suspendu.
    • Si le son du canon glace d’effroi les assiégés, c'est par ce même son que certains s’accoutument à l'obus, apprennent à deviner les trajectoires et les impacts. (Éric Fournier, Paris en ruines : Du Paris haussmannien au Paris communard, Éditions Imago, 2008, chap.2 - part. 1)
    • À cette vue, mon sang se glaça.
    • Il a un abord, un sérieux qui glace.
    • Sa réponse me glaça.
    • Glacer quelqu’un d’effroi, de terreur.
    • Ce récit nous glaça d’horreur.
  6. (peinture) Revêtir d’une couleur brillante et transparente une autre qui est déjà sèche et à laquelle on veut donner ainsi plus d’éclat, de vigueur.
    • Glacer des étoffes, Leur donner un apprêt, un lustre.''
    • Du papier glacé.
    • Gants glacés, gants cirés, brillants et unis comme de la glace.
    • Taffetas glacé, Taffetas de deux couleurs et extrêmement lustré.
  7. (cuisine) Couvrir de glaçage.
    • Glacer des confitures, glacer des pâtes, des massepains, des cerises, des marrons, etc., Les couvrir d’une croûte de sucre qui est lissée comme de la glace.
    • Marrons glacés.
    • Glacer des viandes, Les couvrir d’une gelée de viande lisse et transparente.
  8. (pronominal) Se solidifier en glace.
    • Les fontaines d’eau vive ne glacent jamais.
    • L’esprit-de-vin ne glace point dans les climats tempérés.
    • L’étang, le bassin commence à se glacer.
synonymes
traductions
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