gourmer
étymologie
(XIIIe siècle) Verbe  composé de gourme et de -er proprement « rendre raide comme la gourmette qui entrave le libre jeu de la ganache du cheval ». Le sens de « battre » résulte sans doute en raison des tuméfactions qui résultent de coups de poings, comparables à celles laissées sur la peau par la gourme.

verbe

gourmer \ɡuʁ.me\ transitif conjugaison

  1. (Équitation) Brider un cheval en lui fixant la gourmette.
    • Il faut gourmer ce cheval plus court.
  2. (Par extension) (vieilli) Battre à coups de poing sur la figure.
    • Croyez-moi, l’entreprise ne peut réussir que si Tchitchikov a constamment ces gaillards à l’œil ; il lui faudra les tenir de court, les châtier pour la moindre incartade, les gourmer en personne sur les dents ou la nuque. (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 183)
    • Il éprouvait surtout le besoin d’étrangler quelqu’un ; il se fût aussi bien gourmé avec le premier venu. (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 97)
  3. Quereller.
    • L’un voulait ceci, l’autre voulait cela, et je vis le moment où ils allaient se gourmer. (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
    • On discute à perte de vue, on se gourme un peu les uns les autres. Au total on lantipone.
      Pourtant tout cela presse, car il y va de la santé de tout le pays.
      (José Vincent, « L'enseignement des langues de terroir », le 10 novembre 1924, dans Le Correspondant, vol. 297, 1924, page 385)



Ce texte est extrait du Wiktionnaire et il est disponible sous licence CC BY-SA 3.0 | Terms and conditions | Privacy policy 0.003
Dictionnaire Français