gré
étymologie
Du latin gratus.

nom

gré \ɡʁe\ masculin, invariable

  1. Volonté, caprice, fantaisie.
    • L’exploit dont on désespérait était accompli ! Un homme voyageait dans les airs, à son gré et en toute sécurité ! — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 30 de l’édition de 1921)
    • En 1808, Napoléon, […], voulu nous remettre à notre rang! […]. Au mépris de la géographie et de l'histoire, sans consulter les populations et même contre leur gré, contre leurs intérêts, contre leurs désirs, l'autocrate dessina ce département mosaïque […]. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Parfois même, s'en prenant avec violence à l'Invisible, elle insultait les vents qui ne soufflaient pas à son gré. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
    • Qu'on y ajoute une liberté extrême laissée aux enfants qui sortent sans solliciter la permission, se déplacent dans la classe à leur gré, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • (Sens figuré) Errer sur la mer au gré des vents, au gré de la tempête. — Se laisser aller au gré du courant.
  2. (En particulier) Bonne, franche volonté qu’on a de faire quelque chose.
    • Il y est allé de son plein gré, de son bon gré, contre son gré.
    • Ce n’a pas été de son gré, de son plein gré.
    • Quand il avait quelque chose à dire, il le faisait à l’instant de son gré. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers (roman), Gallimard, 1967)
    • Il le fera de gré ou de force.
    • Il viendra bon gré ou mal gré.
  3. Il se prend aussi pour goût, sentiment, opinion.
    • M. Bergeret, qui l’avait beaucoup remarquée et qui la trouvait fort à son gré, répondit par un signe de tête. — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 1006)
    • ''—Je préfère ne pas mettre de gilet.
      — À ton gré ! (Jules Romains, Les Copains'', 1922, réédition Le Livre de Poche, page 118)
    • Cela est-il à votre gré ?
    • À mon gré, ce discours est très beau.
    • Avoir quelque chose en gré, le recevoir, le prendre en gré. Agréer, trouver bon quelque chose, y prendre plaisir.
    • Prenez en gré l’avis que je vous donne. Cela se dit aussi en parlant des personnes.
    • Il m’a pris fort en gré.
  4. Gratitude, reconnaissance. — Note : Dans cette dernière acception, il n’est plus guère usité que dans les locutions construites avec savoir gré.

traductions
traductions
  • allemand : wohl oder übel (bon gré, mal gré), bereitwillig (de bon gré), gern (de bon gré)
  • anglais : of one's own free will
  • espagnol : deseo

traductions
traductions
  • anglais : grace (Il n'est plus guère usité que dans les locutions comme in his good graces.)



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