hurler
étymologie
Du bas latin urulare, dissimilation du latin classique ŭlŭlare (voir ululer), avec h initial aspiré expressif.

verbe

hurler (h aspiré)\yʁ.le\ intransitif ou transitif conjugaison

  1. Pousser des cris prolongés, en parlant des loups et des chiens.
    • On entend les loups hurler.
    • Ce chien a hurlé toute la nuit, a hurlé à la lune.
  2. (analogie) Pousser des cris humains, dans la douleur, dans la colère, l’exaltation, etc.
    • Plus loin, une mère frissonnant de fièvre sur sa couche, des bébés hurlant et des puanteurs cruelles, des échos excrémentitiels, imposant sur tout cela leur dictature. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Et, tandis que la foule transportée hurlait ses acclamations, Ahmed Abdou entraîna Zariffa loin de cette bousculade. (Out-el-Kouloub, Zariffa, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Il répétait « raisonnable » en rigolant, bientôt en hurlant de rire, et j'avais franchement l'impression qu'il se foutait de ma gueule. (Gilles Carpentier, Les bienveillantes, Stock, 2002)
  3. (Figuré) Parler, crier, chanter très fort, de toutes ses forces.
    • Des escouades de camelots ont parcouru les boulevards en hurlant le titre d'une nouvelle feuille : « Demandez Le Glaive ! » (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
    • Il eût fallu hurler pour échanger la moindre phrase. (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Et tu auras beau houpper, hurler à l’aide, hululer comme une hulotte, la fagne est une solitude, un désert funeste à qui la nargue ; personne ne t’entendra. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  4. (Par hyperbole) Parler avec emportement, avec le ton de la fureur.
    • Une troupe fanatique hurlait sans cesse contre lui.
  5. (Figuré) Rendre un bruit semblable à un hurlement prolongé.
    • […] ; les bourrasques qui parcourent, sans que rien les puisse arrêter, la Beauce, hurlaient sans interruption, depuis des heures ; il avait plu et l’on clapotait dans des mares ; […]. (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Partout, au-dessus, au-dessous, autour de lui, béaient des gouffres monstrueux où le vent hurlait, et où tourbillonnaient des rafales de neige. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 251 de l’éd. de 1921)
    • Tout l'or des matins s'évapore
      arrive la saison des vents d'ombre
      où la nuit interminable hurle à la fenêtre
      (Roland Giguère, « Pour tout effacer j'avance » (poème).)
  6. (Figuré) Alerter.
    • Nous le savions parce que chaque article que nous lisions et chaque reportage que nous regardions nous hurlaient que quelque chose ne tournait décidément pas rond du tout. (Grève pour le climat : « Ce mouvement devait naître, nous n’avions pas le choix »)

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