hyperbole
étymologie
Du latin hyperbole, lui-même issu du grec ancien ὑπερβολή, composé de ὑπέρ, hypér (« au-dessus, au-delà ») et βάλλω, ballô (« jeter, lancer »).

nom

SingulierPluriel
hyperbolehyperboles

hyperbole \i.pɛʁ.bɔl\ féminin

  1. (Littéraire) Figure de style qui consiste à augmenter la vérité des choses, exagération volontaire dans le but de produire un effet.
    • Moy-mesme, qui faicts singuliere conscience de mentir et qui ne me soucie guiere de donner creance et authorité à ce que je dis, m’apperçoy toutesfois, aux propos que j’ay en main, qu’estant eschauffé ou par la resistance d’un autre ou par la propre chaleur de la narration, je grossis et enfle mon subject par vois, mouvemens, vigueur et force de parolles, et encore par extention et amplification, non sans interest de la verité nayfve. Mais je le fais en condition pourtant, qu’au premier qui me rameine et qui me demande la verité nue et crue, je quitte soudain mon effort et la luy donne, sans exaggeration, sans emphase et remplissage. La parole vive et bruyante, comme est la mienne ordinaire, s’emporte volontiers à l’hyperbole. (1595, Montaigne, Essais, Livre III, Chapitre 11, P. U. F., 1965)
    • Il y a un tour de Fiction, au moyen duquel la penſée ne doit pas être entendue littéralement comme elle eſt énoncée, mais qui laiſſe apercevoir le véritable point de vûe en le rendant ſeulement plus ſenſible & plus intéreſſant par la Fiction même. De là naissent l’Hyperbole, la Litote, l’Interrogation, la Dubitation, la Prétérition, la Réticence, l’Interruption, le Dialogiſme, l’Épanorthoſe, l’Épitrope, & l’Ironie ; celle-ci ſe ſoudiviſe, à raison des points de vûe ou des tons, en ſix eſpèces ; ſavoir, la Mimèſe, le Chleuaſme ou Perſifflage, l’Aſtéiſme, le Charientiſme, le Diaſirme, & le Sarcaſme. (Encyclopédie méthodique : Grammaire et Littérature, tome second, Panckoucke / Plomteux, Paris / Liège, 1784)
    • Il était exaspéré, parlait très-haut, et pour la première fois peut-être de sa vie mettait des hyperboles là où sans cesse il employait des diminutifs de mots ou d’idées. (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, pages 194-195)
    • Ils ne sont pas en peine d’être gouailleurs et d’employer avec la pratique un langage ambigu, la métaphore et l’hyperbole. (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Telle est, fleurie de métaphores et d’hyperboles, la beauté de la femme arabe vue par son poète ; […] (Pierre Louÿs, La femme dans la poésie arabe, dans Archipel, 1932)
    • Les astrologues n’ont jamais fourni d’explication satisfaisante à la question suivante : pourquoi les astéroïdes et les satellites ne sont-ils pas pris en compte dans l’élaboration d’un horoscope ? Les réponses que l’on entend habituellement relèvent davantage de l’hyperbole que de la logique. (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, n°24, p.41, décembre 1992)
    • ''Dans la vie, y'a le Superbowl, et l'hyperbole(2017, Fares C. aka John Mitzewich)
  2. (Géométrie) Section faite dans un cône du second degré par un plan qui, étant prolongé, rencontre les deux nappes de cette surface.
    • Toute vie signifie, fût-ce celle d'un insecte, et le sentiment de son importance, énorme en tout cas pour celui qui l'a vécue, ou du moins de son unique singularité, augmente au lieu de diminuer quand on a vu la parabole boucler sa boucle, ou, dans des cas plus rares, l’hyperbole enflammée décrire sa courbe et passer sous l'horizon. (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 157)
antonymes

Figure de style :


traductions
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