jouissance
étymologie
De jouir, avec le suffixe -ance.

nom

SingulierPluriel
jouissancejouissances

jouissance \ʒwi.sɑ̃s\ féminin

  1. Satisfaction voluptueuse, éprouvée tantôt par les sens, tantôt par l’âme ou l’esprit.
    • Cette fête était donc une espèce d'adieu aux jouissances de Paris, à cette vie rapide, à ce tourbillon de pensées et de plaisirs que l'on calomnie assez souvent, mais auquel il est si doux de s'abandonner. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Qu’ai-je besoin de demander aux choses d’autres jouissances que celle de leur présence, c’est-à-dire leur beauté et leur parfum ? (Octave Mirbeau, Ma chaumière, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Se regarder à travers l'eau était pour elle une jouissance. (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
    • Depuis quelque temps, une idée singulière venait le hanter et quoique la sachant bien enfantine, bien irréalisable, il s'y abandonnait, y trouvant une jouissance étrange... (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
    • Arrière l'honnêteté ! fi de la probité ! vautrons-nous dans toutes les jouissances d'abord… (Henri Louatron, À la messe noire ou le Luciférisme existe, Mamers (Sarthe) : à compte d'auteur, s.d. (vers 1918-1920), page 31)
    • Le délire déporte le tortionnaire : implacable pouvoir, ineffable jouissance de donner la mort. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (En particulier) Plaisir de la relation sexuelle épanouie.
    • Jean Borie, en accord avec Sartre aussi bien qu'avec Foucault, souligne qu'un retournement s'était, à ce propos, opéré depuis le XVIIIe siècle; le désir et la jouissance, que l'on cesse d'exalter en les associant à la génération, se trouvent relégués au nouveau statut d'instinct génésique; dès lors, le coït conjugal se trouve plus étroitement associé à la notion de devoir. (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
  3. (juri) Possession d’une chose dont on tire des profits, des avantages, etc.
    • La jouissance de leur droit naturel doit être fort bornée dans cet état de pure nature et d’indépendance, où nous ne supposons encore entr’eux aucun concours pour s’entr’aider mutuellement. (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
    • Et ils ont cherché à accaparer, chacun pour soi, la plus grande quantité de jouissances possible, sans s'occuper des intérêts d'autrui. (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste,)
    • Enfin, en pays de droit écrit, au moins après la renaissance du droit de Justinien, la femme pouvait avoir des paraphernaux dont elle gardait la propriété, la jouissance et même l'administration, […]. (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.189)
    • Sauf circonstances particulières, la jouissance de ce logement est attribuée au conjoint qui n'est pas l'auteur des violences. (Article 220 du Code civil français)
    • L'héritier receleur est tenu de rendre tous les fruits et revenus produits par les biens recelés dont il a eu la jouissance depuis l'ouverture de la succession. ((Article 778 du Code civil français))

traductions
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