ladre
étymologie
(Fin du XIIe siècle) lazre « lépreux » ; (XVIe siècle) ladre ; du latin Lazarus, en référence à la parabole rapportée par Luc, XVI, 19-27, comme étant le nom du pauvre rongé d’ulcères (affection assimilée plus tard à la lèpre) gisant à la porte du mauvais riche ; soit, en référence à Jean, XI, 1-44, comme étant le nom du frère de Marie et de Marthe de Béthanie, ressuscité par le Christ, les lépreux, dépourvus de tout droit, étant considérés au Moyen Âge comme des cadavres vivants.

adjectif

SingulierPluriel
ladreladres

ladre \ladʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui est excessivement avare.
    • C’est un homme très ladre.
    • ... un homme enfin si sot et si ladre qu’il ne comprenait pas que, pour ménager quelques louis, il exposait sa maîtresse aux insolentes et ignobles railleries des gens de cette maison ! (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
    • Vous n’êtes certes pas ladre, Eomer, dit Aragorn, de donner ainsi au Gondor la plus belle chose de votre royaume ! (John R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux : le Retour du Roi)
  2. (vieilli) Qui est atteint de la lèpre.
  3. (médecine vétérinaire) Qualifie un porc qui est atteint de la larve cysticerque du ténia armé (Taenia solium).
    • Cette imperfection dans les sens du goût et du toucher, est encore augmentée par une maladie qui les rend ladres, c'est-à-dire, presqu'absolument insensibles, et de laquelle il faut peut-être moins chercher la première origine dans la texture de la chair ou de la peau de cet animal, que dans sa malpropreté naturelle, et dans la corruption qui doit résulter des nourritures infectes dont il se remplit quelquefois […] (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Cochon, le Cochon de Siam et le Sanglier », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 628.)
    • En 1601, 1620, 1627, 1677 le parlement de Paris la renouvelait par des arrêts successifs et fixait le prix du langueyage et la responsabilité des langueyeurs ; mais il autorisait, dans le premier de ces arrêts, la vente de la viande ladre après une salure de quarante jours. (A. Delpech, Ladrerie, dans Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, sous la direction de A. Dechambre, Paris : chez P. Asselin & chez Victor Masson & fils, 1868, 2e série, vol. 1 (Lab-Lar), p. 112)
  4. (médecine vétérinaire) Défaut de pigmentation de la peau chez les chevaux, localisé principalement autour des yeux, des lèvres ou des naseaux.
  5. Se dit d’un lièvre qui gîte dans les marécages.
    • […] parmi les mâles il s'en trouve plusieurs, qu'on appelle lièvres ladres, qui cherchent les eaux, et se font chasser dans les étangs, les marais et autres lieux fangeux. Ces lièvres ladres ont la chair de fort mauvais goût […]. (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Cerf », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 742.)
synonymes
nom

SingulierPluriel
ladreladres

ladre \ladʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Celui, celle qui est excessivement avare.
    • Entre cavaliers trempés, le brandevin d'un seul est le brandevin de tous. Méchant est le ladre. (Charles De Coster; La Légende d'Ulenspiegel )
    • Ladre vert : Homme d’une avarice sordide.
  2. (vieilli) Lépreux
    • Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer vaticinait tout bas. (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842 )
    • Il la conduisit dans un minuscule parloir, chichement meublé et sentant le remugle des vieilles maisons ladres. (Jean Ray, Harry Dickson, L'Effroyable Fiancé, 1932)
    • Riche comme un ladre : indigent.
  3. (médecine vétérinaire) Lèpre qui donne au cheval, le tour des yeux, le bout des naseaux ou le tour des lèvres dépigmentés et dépourvus de poil.
synonymes
traductions


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