libertinage
étymologie
(1603) De libertin avec le suffixe -age.

nom

SingulierPluriel
libertinagelibertinages

libertinage \li.bɛʁ.ti.naʒ\ masculin

  1. Refus des contraintes. Dérèglement dans les mœurs, dans la conduite, en particulier sur le plan sexuel.
    • – Vous êtes d’un naturel si doux et si aimable, me dit-il un jour que je ne puis comprendre les désordres dont on vous accuse. Deux choses m’étonnent : l’une, comment, avec de si bonnes qualités, vous avez pu vous livrer à l’excès du libertinage ; et l’autre que j’admire encore plus, comment vous recevez si volontiers mes conseils et mes instructions, après avoir vécu plusieurs années dans l’habitude du désordre. (Prévost, Manon Lescaut, 1731)
    • Le Livre d’Ézéchiel n’en fut pas moins inséré dans le Canon des Auteurs inspirés de Dieu : il est vrai que la Synagogue n’en permettait pas la lecture avant l’âge de trente ans, comme nous l’apprend St. Jérôme ; mais c’était de peur que la jeunesse n’abusât des peintures trop naïves qu’on trouve dans les chapitres 16 et 23 du libertinage des deux sœurs Olla et Ooliba. En un mot, son Livre fut toujours reçu, malgré sa contradiction formelle avec Moïse. (Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763)
    • (…) L’irréligion, l’impiété, l’inhumanité, le libertinage découlent des lèvres de Dolmancé, comme autrefois l’onction mystique de celles du célèbre archevêque de Cambrai ; c’est le plus profond séducteur, l’homme le plus corrompu, le plus dangereux... (Sade, La Philosophie dans le boudoir, 1795)
    • ''Ce qui est sûr, c'est que ce sont des Égyptiens. /> – Et qui ont certainement, ajouta Gervaise, les dents assez longues pour manger des petits enfants. Et je ne serais pas surprise que la Smeralda en mangeât aussi un peu, tout en faisant la petite bouche. Sa chèvre blanche a des tours trop malicieux pour qu'il n'y ait pas quelque libertinage là−dessous. (Hugo, Notre-Dame de Paris'', 1831)

    • Si tu ne lis l’Écriture, dit la juive, et l’histoire des saints hommes qu’afin de justifier ta conduite luxurieuse et ton libertinage, tu es aussi criminel que celui qui extrait du poison des herbes les plus salutaires et les plus utiles. (Walter Scott, Ivanhoé, ch. XXIV, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Les chansons déshonnêtes sont souvent plus dangereuses que les discours impurs. L'expérience fait voir que rien ne porte plus au libertinage, ni n'entretient plus les mauvaises pensées, ni ne réveille, n'allume et ne fortifie plus les passions, qui ne sont déjà que trop subtiles pour le malheur des hommes.Œuvres oratoires de P.-J. Henry, curé de Surice », dans la Collection intégrale et universelle des orateurs chrétiens, publiés par l'Abbé Migne, tome 98 (vol. 31 de la 2e série), Paris, chez J.-P. Migne, 1866, p. 1491)
    • La condition de l’homme nouvellement riche est comme une richesse mal acquise. Les préjudices qu'ils [les nouveaux riches] causent n'ont pas la méchanceté pour mobile, mais un penchant tantôt à l’arrogance, tantôt à l’intempérance, qui les porte soit aux voies de fait, soit au libertinage. (Aristote, Rhétorique, II, 16, trad. Ruelle, 1922)
  2. (anciennement) Liberté d'opinion en matière de religion. Liberté de mœurs qui accompagne ce scepticisme.
    • Haï, Épicure le fut et le sera parce qu'il est un des héros de l'humanité. […]. Et si, à sa suite, l'ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c'est parce qu'il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne (magazine) du 5 au 11 février 2011, p.72-73)

traductions


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