miracle
étymologie
(XIe siècle) Du latin miraculum. Il formait autrefois un doublet avec la forme populaire mirail, qui avait en outre le sens de miroir. miraculum vient de mirus (« étonnant, merveilleux ») et oculus (« œil ») : ce qui est merveilleux à l’œil.

nom


miracle \mi.ʁɑkl\ ou \mi.ʁakl\ masculin

  1. (religion) Acte de la puissance divine contraire aux lois connues de la nature.
    • Mais les temps des miracles sont passés... Les os de Saint-Pierre faisaient des miracles ; les fidèles les adoraient ; les anatomistes sont venus, ils les ont pris dans leurs mains pestiférées, et ont blasphémé : « mais ce sont des os de moutons ! » et les os miraculeux ont suspendu leurs miracles. (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis, 1890)
    • Le front barré des plis de la plus douloureuse perplexité, il était là, immobile demandant, après l’avoir vigoureusement blasphémé, un miracle à son Dieu, […]. (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Mais le domaine de la foi correspond à celui du surnaturel et du miracle. […]. Il est donc légitime lorsque la foi et la raison semblent en désaccord, de tenir pour vraies les affirmations de la foi, puisque le miracle est chose toujours réalisable pour un Dieu tout-puissant. (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique: la Scolastique, 1925, éd. 1966)
    • Ce miracle, ignoré du clergé local au XVIIe s., est surement le produit de l’imagination de certains spécialistes en hagiographie. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Peut-être dira-t-on que si les miracles ne sont pas physiquement impossibles, ils le sont du moins moralement, comme étant contraires à la sagesse et à la majesté de l’Etre suprême. (Philippe Basset, Thèses théologiques sur les miracles, 1813)
  2. (Par hyperbole) Chose extraordinaire ou hasard merveilleux, du fait qu’un événement devait naturellement arriver et cependant n’est pas arrivé, ou inversement.
    • Entre l'obélisque de Paris et son frère resté à Louxor, il n'y a plus de ressemblance aucune, et c'est miracle que le nôtre ait su prendre une beauté nouvelle en abandonnant sur la terre égyptienne tout ce qui lui donnait signification et grandeur. (Pierre Louÿs, La ville plus belle que le monument, dans Archipel, 1932)
    • Les colonnes qui supportent les voûtes de la chapelle de la Vierge sont d'une légèreté telle que pour un peu on crierait au miracle. (Jean Bertot, Août 1893: la France en bicyclette de Paris à Grenoble et Marseille, Ancienne maison Quantin'', 1894, page 42)
  3. Ce qui fait naître l’étonnement, l’admiration.
    • J'ai conté […] le miracle de cette résistance inouïe, à un contre six, […], dans la vase, les trous perfides des arroyos, sous un ciel qui crachait des tonnes de mitraille, […]. (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.91)
    • […], et qu'il était merveilleux son médecin, et qu'il avait déjà fait des miracles dans les constipations en ville et ailleurs, et qu'entre autres, il était en train de la guérir elle, d'une rétention de caca dont elle souffrait depuis plus de dix ans. (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, p 189)
  4. (histoire) (XII - XVe siècle) D'abord récit, puis représentation théâtrales, basées sur la vie des saints.

traductions
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