morné
étymologie
(XVe siècle) De l’ancien verbe morner (de morne, « anneau mis au bout de la lance courtoise »), peut-être du francique °mornô, ou de morinare, du latin mora, « garde d’épée ». L’usage héraldique apparaît au XVIe siècle.

adjectif

SingulierPluriel
Masculinmorné
\mɔʁ.ne\
mornés
\mɔʁ.ne\
Fémininmornée
\mɔʁ.ne\
mornées
\mɔʁ.ne\

morné \mɔʁ.ne\

  1. Qui est garni d’une morne, sorte d’anneau mis au bout de la lance courtoise.
    • Sa Majesté se montra incontinent sous le dais […] portant un bâton de brésil morné d’argent. (Francisque Michel, Argot, 1622)
  2. (Archaïsme) Émoussé.
    • J’auray eslancé quelque subtilité en escrivant : j’entends bien ; mornée pour un aultre, affilée pour moy. (Montaigne, Essais de Michel de Montaigne, livre 1, chapitre X : Du parler prompt ou tardif, 1796)
  3. (Héraldique)
    1. Se dit des animaux dépourvus de leurs armes naturelles : sans dents, bec, langue, ou griffes (certains auteurs enlèvent aussi la queue).
      • Kerborio en Bretagne. De sinople au lion morné d’argent. (Jouffroy d’Eschavannes, Armorial universel, 1844)
      • […] comme il arriva sous S. Louis, à Jean d’Avênes, qui, pour avoir injurié sa mère Marguerite, Comtesse de Flandre, en présence de ce Roi, fut condamné à porter le lion de ses armes morné, c’est-à-dire, sans ongles et sans langue. (Société de gens de lettres, Le Grand Vocabulaire françois, tome 3, 1768)
    2. Se dit, à tort, des armes dont la pointe est aplatie. Il est plus juste de dire émoussé dans ce cas.
      • Jacques jubert, Sr de Bouville : Écartelé ; au 1 & 4, d’azur, à la croix d’or ; au 2 & 3, d’azur, à cinq fers de lance mornés d’argent, 3 & 2. (Stéphano Louis Marye de Merval, ’'Catalogue et armorial des présidents, conseillers, gens du roi et greffiers du Parlement de Rouen'', Auguste Hérissey, Évreux (FR), 1867)
    3. Se dit, dans le cas des timbres (ornements extérieurs à l’écu), des casques à la visière baissée.
      • Le timbre est une coiffure : casque, couronne, mitre, chapeau etc., représentée au-dessus de l’écu. […] En France, les autres Gentilhommes portent le heaume de profil, en acier poli et à trois grilles. Le nouvel annobli, le casque de fer morné (visière abaissée, signe d’obéissance). Les bâtards portent les mêmes casques, mais contournés (regardant sénestre). (Lolek, roi d’armes (Montpellier), www.letempsdesherauts.com, 15 août 2006)
forme fléchie

morné \mɔʁ.ne\

  1. Participe passé masculin singulier du verbe morner.



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