mystifier
étymologie
(1760) Du latin mysta et -fier [1].

verbe

mystifier \mis.ti.fje\ transitif conjugaison

  1. Abuser de la crédulité de quelqu’un pour s’amuser à ses dépens.
    • Dans les jours de méfiance : Cette jeune fille se moque de moi, pensait Julien. Elle est d'accord avec son frère pour me mystifier. (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830)
    • Giguelillot n’aurait point voulu mystifier le Roi Pausole, car il l’aimait très sincèrement, malgré qu’il l’eût fait cocu. (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
    • Désormais, je voyais clair dans cette petite âme de rouée. J’avais été mystifié comme un collégien et j'en restais confus encore plus qu’affligé. (Pierre Louÿs, La Femme et le Pantin, 1928)
  2. Abuser de la naïveté du public, pour servir un intérêt particulier.
    • L’homme inintelligent ne comprend jamais la connexion des phénomènes, ni dans la nature où ils surgissent spontanément, ni dans leurs applications mécaniques, où ils sont combinés en vue d’une fin spéciale ; aussi croit-il aisément à la sorcellerie et aux miracles. Un esprit fait de la sorte ne remarque pas que plusieurs personnes, en apparence isolées les unes des autres, peuvent, en fait, agir de concert ; il se laisse souvent jouer et mystifier ; il ne pénètre pas les secrètes raisons des conseils qu’on lui donne ou des jugements qu’il entend porter : un don lui manque, toujours le même : la vivacité, la rapidité, la facilité à appliquer le principe de causalité, en un mot la force de l’entendement. (Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, 1859, trad.Burdeau, 1912)

traductions


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