néologisme
étymologie
De néologie avec le suffixe -isme.
Au dix-huitième siècle, néologie et néologisme sont employés de façon péjorative.
Au début du dix-neuvième siècle, il s’est opéré une différenciation sémantique entre les deux parasynonymes, comme l’explique clairement, en 1801, Mercier : « La néologie est l’art de former des mots nouveaux pour des idées ou nouvelles ou mal rendues. Le néologisme est la manie d’employer des mots nouveaux sans besoin ou sans goût. La néologie a ses règles ; le néologisme n’a pour guide qu’un vain caprice ».
Aujourd'hui, la différenciation sémantique s'est inversée et les linguistes sont en train de renouveler la notion avec les néologismes de forme et de sens (néosémie) , et ceux de mots communs et de mots propres

nom

SingulierPluriel
néologismenéologismes

néologisme \ne.ɔ.lɔ.ʒism\ masculin

  1. Fait d’employer ou d'inventer des mots nouveaux (nom commun, adjectif, expressions, etc.).
    • Rimbaud, champion du néologisme avec son « abracadabrantesque » repris par Jacques Chirac.
  2. (linguistique) Mot nouveau ou récemment forgé pour répondre à un manque ou pour son caractère expressif.
    • En linguistique, le caractère neuf d’un néologisme — sa néologicité — peut perdurer plusieurs années.
    • La Fontaine, qui employa tant de mots, n’en inventa guère : il est à remarquer que les bons écrivains sont généralement fort sobres de néologismes. Le fonds commun du langage leur suffit. (Anatole France, Article sur la langue de La Fontaine, recueilli dans Le Génie latin, 1913)
    • Le syntagme figé « énergivoraces » apparaît dans une phrase de type coercitif : « Nous sommes tous des « énergivoraces ». Or ce type de contrainte est neutralisé par l'effet humoristique du néologisme. (Henri Pierre Jeudy, Publicité et son enjeu social , Presses Univ. de France, 1977, page 129)
    • Branduit. Néologisme créé par Jean-Louis Swiners. Exemples de branduits : le Coca-Cola, le Stabilo, etc. (Jean-Marc Lehu, L'Encyclopédie du marketing, Eyrolles, 2004, page 96)
    • Les néologismes sont en effet des constructions momentanées, la plupart du temps non reprises, et qui rapidement disparaissent. Ceux qui, au contraire, ont la faveur des locuteurs s'instituent en langue grâce au processus de lexicalisation. (Guy Cornillac, De la nécessité de concevoir pour l'esquimau un dictionnaire sans mots, dans les Actes : La "découverte" des langues et des écritures d'Amérique, Paris, 7-11 septembre 1993, A.E.A., 1995, page 204)
    • C'est ce qu’illustre bien la confusion régnant autour du terme d'« illectronisme ». « Illectronisme » est un néologisme et mériterait de le rester. Ce sera probablement le cas, puisque les hommes politiques, qui sont les seuls à utiliser ce vocable, emploient toujours la périphrase « ce qu'on appelle l’"illectronisme" ». (Alain Giffard, Bernard Stiegler & Christian Fauré, Pour en finir avec la mécroissance : Quelques réflexions d'Ars industrialis, éd. Flammarion, 2009)
  3. Nouveau sens donné à un mot existant ; néosémie.
    • Le mot souris désignant un petit boîtier relié à un ordinateur est un néologisme. Comme mulot, d'ailleurs. Mais l'un a pris et l'autre non.
  4. (neurologie) Mot qui n’existe pas utilisé par quelqu’un souffrant de certains troubles du langage (aphasie…).
synonymes antonymes
traductions


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