niaiserie
étymologie
 Composé de niais et de -erie.

nom

SingulierPluriel
niaiserieniaiseries

niaiserie \njɛz.ʁi\ féminin

  1. Caractère d’une personne, d’une conduite ou d’une parole niaise.
    • Ils sont encore une foule de subtiles niaiseries bien plus spirituelles que toutes celles-là. Ce sont des notions, des relations, des formalités, des quiddités, des eccéités, toutes choses qui ne peuvent être aperçues que par ceux qui ont d'assez bons yeux pour voir au milieu des plus épaisses ténèbres, ce qui n’existe nulle part. (Érasme, Éloge de la folie, 1509. trad. Thibault de Laveaux, 1780)
    • Il y a des gens niais qui se connaissent, et qui emploient habilement leur niaiserie. (La Rochefoucauld, Maximes, 1664)
    • L’esprit du monde n’est qu’un esprit de niaiserie qui nous fait voir les choses niaises comme importantes. (Fléchier, Sermons, I, 193, 1696)
    • Si, par hasard, il devenait insouciant ou gai comme il l’était jadis, l’insignifiance et la niaiserie de ses propos avaient pour les autres des sous-entendus diplomatiques. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Je suis peu épris de ce qu’on appelle candeur virginale, innocence du bel âge, pureté de cœur, et autres charmantes choses qui sont du plus bel effet en vers; j’appelle tout bonnement cela niaiserie, ignorance, imbécillité ou hypocrisie. – […] Je me soucie assez peu de faire épeler l’alphabet d’amour à de petites niaises. (Gautier, Mademoiselle de Maupin, 1835)
    • On ne peut, par exemple, comprendre la conduite de Robespierre quand on le compare aux politiciens d’aujourd’hui; […]; quand il lui fallut prendre des résolutions suprêmes et se défendre contre la Convention, il se montra d’une naïveté qui confine à la niaiserie. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.135)
  2. (généralement au pluriel) Futilité, fadaise, baliverne, conte.
    • S’occuper de niaiseries.
    • Croire à des niaiseries.
    • (XVIe siècle) Le plus communément nous nous sentons plus émus des trépignements, jeux et niaiseries puériles de nos enfants, que nous ne faisons après, de leurs actions toutes formées. (Montaigne, Essais, II, 71, 1595)
    • Vous croyez donc… que les pièces comiques sont des niaiseries qui ne méritent aucune louange? (Molière, Critique de l'École des femmes, 7, 1663)
    • Quoi de plus digne de son ministère […] de préférer l'œuvre de Dieu, cet ouvrage si grand, si sublime, si honorable, aux niaiseries et aux inutilités des enfants du siècle? (Massillon, Conférences, Discours sur la fuite du monde, nécessaire aux clercs, 1759)
    • Niaiseries emphatiques, considérations prétentieuses, aussi creuses que claironnantes : L’approbation expresse ou tacite que donnèrent à ces niaiseries emphatiques [le système de Mably] des hommes tels que MM. de Bréquigny, du Theil, Gaillard, Dacier, montre à quel point la véritable science était alors timide et indécise. […] Le courant de l’opinion la dominait et la forçait, quoi qu’elle en eût, de souscrire aux raisonnements a priori sur les questions fondamentales. (Augustin Thierry, Considérations sur l'Histoire de France, ch. III., 1838)
  3. (Péjoratif) Petites choses, objets dénués de valeur, des breloques, des riens ; colifichets, pacotille, bijoux bon marché.
    • … Eh! quand ce ne serait que cela, s’écria-t-elle en prenant sur la cheminée ses boutons de manchettes, — que la moindre de ces niaiseries! on en peut faire de l’argent!… Oh! je n’en veux pas! garde-le. — Et elle lança bien loin les deux boutons, dont la chaîne d’or se rompit en cognant contre la muraille. (Flaubert, Madame Bovary, 1857)
  4. (Québec) Connerie.
synonymes


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