orthographe
étymologie
De l’ancien français ortografie ; du latin orthographia, du grec ancien ὀρθογραφία. voir ortho-, -graphe.

nom

SingulierPluriel
orthographeorthographes

orthographe \ɔʁ.to.ɡʁaf\ féminin

  1. Ensemble des règles considérées correctes pour écrire les mots dans une langue.
    • On a depuis longtemps remarqué avec raison que l’orthographe au moyen-âge était extrêmement variable ; mais on n’a guère pu discerner ce qui tenait à la différence des temps et des lieux ou à l’incertitude même des règles et des procédés. (Natalis de Wailly, Mémoire sur la langue de Joinville, Paris : librairie A. Franck, 1868, p. 3)
    • Depuis Ronsard et Joachim du Bellay les meilleurs esprits trouvent l’orthographe française trop surchargée, sentent le besoin de la simplifier. Voici pourquoi. C’est qu’elle était très simple au XVe siècle, et que les grammairiens du XVIe siècle, par affectation scientifique, par pédantisme, l’avaient grièvement compliquée. (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • Les exemples suivants vous rendront sensible l’état d’anarchie d’une orthographe que l’Europe ne nous envie pas, car seule l’orthographe anglaise est plus arbitraire encore : […] (Salomon Reinach, Sidonie ou Le français sans peine, 1913)
    • ''L’orthographe s’acquiert par l’effort comme le reste. Chaque jour, comme au jeu, on pousse un pion, un peu plus avant, quitte à le faire revenir en arrière, si c’est utile./>On apprend à marcher pas à pas à l’enfant, puis, enfin assuré, il apprend lui-même à courir. Bien mettre l’orthographe, c’est se préparer à bien penser.'' (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 279.)

    • Bonnet, Frossard, de Monzie, la fripouillerie, la vieille fripouillerie parlementaire, classique, leur est consubstantielle. On les sait véreux. Mais de Monzie, en plus, a de l’orthographe. D'où il conclut qu'il a de la culture. (Léon Werth, Déposition : Journal de guerre 1940-1944, éd. Viviane Hamy, 1992)
    • Qu’est-ce que le niveau ? Ni plus ni moins que la somme de ce que savent les élèves, autrement dit des connaissances accumulées au cours de leur scolarité. Quand on établit des comparaisons dans le temps, on constate que le niveau de l’orthographe a baissé. Un point sur lequel toutes les études convergent. L’orthographe n’est cependant pas le seul élément à prendre en compte. (Marie Duru-Bellat, Le bac, un standard bicentenaire, Propos recueillis par Géraldine Véron, Le journal du CNRS, juin 2008)
    • Mais quand les conservateurs crient au loup, déplorant à priori les méfaits d’une ortograf fonétik, ils cherchent surtout à effrayer ceux qui veulent bien les entendre. Or, et jusqu’à preuve du contraire, il ne fait plus guère de doute désormais que l’orthographe du français a atteint un point de non-retour qui, dans le meilleur des cas, n’autorisera plus que des changements très limités. (Jean-Pierre Jaffré, « De la variation en orthographe », dans ELA : Études de linguistique appliquée, 2010/3, n° 159, page 323)
  2. (Par extension) Manière d’écrire un mot, considérée correcte ou non.
    • Or ceci est, comparativement à l’orthographe du temps, comparativement, du reste, à la nôtre même, une orthographe très simplifiée. C’était celle de La Fontaine. (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • On aura soin de plus, lorsqu’un mot aura plusieurs orthographes reçues, de tenir compte de toutes ces différentes orthographes, et d’en faire même différens articles avec un renvoi à l’article principal : cet article principal doit être celui dont l’orthographe paraîtra la plus régulière. (Jean Le Rond d’Alembert, Œuvres de d’Alembert, A. Belin, 1822, page 505)
    • Les meilleurs auteurs ont montré que l’orthographe Lanterne, adoptée sur les cartes actuelles, est absolument incorrecte : c’est la Lantenne ou encore mieux l’Antenne qu’il faudrait écrire. La corruption Lanterne ne date que du début du XIXe siècle (d’après le Prof. FOURNIER , comm. verb.). (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne ↗, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, [//ori-nuxeo.univ-lille1.fr/nuxeo/site/esupversions/6cfe60d7-a710-46a8-b32d-4a32b4c31a74 p. 1])
    • Écrire KEUR pour chœur, FAZE pour phase, JÈME pour gemme, ÈLE AN UT pour elle en eut, et ainsi de suite pour 20.000 mots du dictionnaire, ce n’est pas réformer, c’est créer de toutes pièces une orthographe aussi barbare que celle de la Chanson de Roland, et destinée à être, comme elle, lettre morte pour les soixante millions d’hommes qui ont appris notre langue moderne en France ou à l’étranger. (Pierre Louÿs, « Une réforme dangereuse », 1904, dans Archipel, 1932)
    • En 2005, on a soumis à un échantillon d’élèves de 10 à 16 ans la même dictée qu’en 1987 : la moyenne de fautes d’orthographe est passée de 8 à 13, sur un texte de 77 mots. (Michel Musolino, 150 idées reçues sur la France, 2012)
synonymes
traductions


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