péché
étymologie
Du latin peccatus, lui-même formé à partir du verbe peccare (« être fautif, pécher »).

nom

SingulierPluriel
péchépéchés

péché \pe.ʃe\ masculin

  1. (religion) Transgression volontaire de la loi divine ou religieuse.
    • Les hommes sont endormis, susurrait Jean-Louis, les péchés sont abolis ; il reste les anges. - Oui, répondis-je, et, Dieu merci, les mauvais anges : méfie-toi, Jean-Louis, je suis Lucifer. (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
    • Je les ai vus, Conrad, dans mes visions de la nuit ; leurs yeux sacrés versaient des larmes sur les péchés et les folies de leurs frères, et sur leur luxe honteux et leur libertinage effréné. (Walter Scott, Ivanhoé, ch. XXXV, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Que sont devenus les casuistes ? Gens simples, qui prenaient les péchés un à un, et par grand effort, effaçait celui-ci, puis celui-là. (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, p. 113)
    • On n’a plus rien à se cacher
      On peut s’aimer comme bon nous semble
      Et tant mieux si c’est un péché
      Nous irons en enfer ensemble
      (Georges Brassens, Il suffit de passer le pont, in Le Vent, 1953)
    • Le péché : voilà une notion qui est bien mal vécue aujourd'hui parce qu'elle est ressentie dans un cadre moraliste et moralisant, donc culpabilisant. Pourtant, pécher veut dire simplement viser à côté, rater sa cible; en d'autres mots, ne pas cibler Dieu, mais se mettre soi-même au premier plan : mon intérêt, mes principes, mes avantages et mes convictions passent en premier. (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 129)
    • Le mot « péché » est la traduction du latin peccatum, qui signifie faute. Il est lui-même la traduction du grec biblique hamartia, qui signifie déficience ou erreur, et qui est à son tour la transcription du mot hébraïque hatta’t, qu'il faudrait traduire au plus juste par l'expression « manquer la cible ». (Frédéric Lenoir, Socrate, Jésus, Bouddha, Fayard, « Le livre de poche », 2009, p. 248)
    • Et l’avarice, considérée comme un péché par l’Église catholique, est devenue le signe d’une défense intelligente contre la surconsommation. (Alain Rey, Les radins savent gérer leur argent, dans 60 millions de consommateurs, hors-série nº 151, oct.-nov. 2010)
    • J’aspire sans la connaître à une autre manière d’être présent au monde, à autrui, à moi-même, que ce mélange de peur, d’ignorance, de préférence étroite pour soi, d’inclination au mal quand on voudrait le bien, qui est notre maladie à tous et que l’Église désigne d’un seul mot, générique : le péché. (Emmanuel Carrère, Le Royaume, 2014)
  2. (religion) État de celui qui pèche.
    • Il y a encore un moyen de satisfaire à Dieu, qui consiste à gagner les indulgences. Les indulgences sont instituées pour relâcher la rigueur des peines temporelles dues au péché. (M. Gousset, Instructions sur le rituel, V.2, 3e édit., 1839, p. 337)
    • Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, […]. Autour de ces créatures, trop vite aoûtées, ce qu’il peut rôder d’appétits et combien le péché les guette à la moindre défaillance, je le sais. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)

traductions
forme fléchie

péché \pe.ʃe\

  1. Participe passé masculin singulier de pécher.



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