place
étymologie
Du latin populaire plattĕa, altération (par gémination expressive ou par analogie avec plattus « plat ») du latin classique platĕa (« large rue »), emprunté au grec ancien πλατεία.
Note: Cette racine grecque est apparentée à l’indo-européen plat dont sont issus « plat, plateau, platane », etc.

nom

SingulierPluriel
placeplaces

place \plas\ féminin

  1. Lieu, endroit, espace qu’occupe ou que peut occuper une personne, une chose.
    • …les études chimique et minéralogique assigneront une place définitive dans la systématique, à cette roche qui était une des énigmes de la lithologie. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Je revenais dans l’auto des estafettes, portant des piles et d’autres accessoires lorsque nous offrîmes une place à une sorte d’ambulancier. (Alain, Souvenirs de guerre, page 98, Hartmann, 1937)
    • Pôle d'échanges multimodal de la gare de Poitiers, accueillant une gare routière, un dépose-minute ainsi qu’un tout nouveau parking de 700 places. (Philippe Nomine & Anaïs Claverie, Poitiers Futuroscope, 2010, page 35)
    • Faire place à quelqu’un, se ranger afin qu’il passe, qu’il aille se mettre à sa place, lui donner une place auprès de soi.
    • Quitter la place à quelqu’un, se retirer devant lui, le laisser à la place qu’on occupait.
    • Je m’aperçois que je vous gêne, je vous quitte la place.
    • Ne pas tenir en place, s’agiter, marcher fébrilement, en signe d’impatience ou de joie.
  2. (En particulier) Endroit, lieu, espace que doit occuper une personne ou une chose par rapport aux convenances, à la bienséance, etc.
    • Une place d’honneur m'avait été réservée et une charmante Mangarevienne m'avait couronné de fleurs. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Ce mot n’est pas à sa place : Il ne convient pas à l’endroit où on l’a mis.
    • Cette pensée, ce discours, cette réflexion n’est pas à sa place.
    • Cela n’est pas tout à fait à sa place : Se dit d’une façon d’agir, de parler inopportune ou peu convenable.
    • Tenir une grande place : Être un personnage considérable.
    • Tenir sa place dans le monde : Figurer convenablement dans le monde.
    • Bien tenir sa place à table : Faire honneur au repas, manger de bon appétit.
    • Se tenir à sa place, ne pas se tenir à sa place : Observer, ne pas observer les bienséances qu’exige sa condition, son état.
    • Cet homme est, n’est pas à sa place : Il est, il n’est pas dans la situation, dans l’emploi qui lui convient.
    • Remettre quelqu’un à sa place : Le rappeler aux convenances, à la bienséance.
  3. (Par extension) Logement qu’on occupe.
    • Faire place nette : Vider le logement qu’on occupait dans une maison, en ôter tous les meubles.
  4. (Par extension) Dignité, charge, emploi qu’une personne occupe.
    • La Victoire affirmée, Fagerolle […] pensait pouvoir, sans effort, réoccuper son rang. Il dégota, péniblement, une place de sous-reporter, dans un canard impécunieux du matin. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 29)
    • Par bonheur, au bout d’un certain temps, il trouva une place de manipulateur au laboratoire d’Oustimovitch, professeur de physiologie à l’institut vétérinaire ; […]. (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 11, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
    • Ainsi Coitier s'est vite fait une place importante dans ce cénacle de médecins qui vivent dans l'entourage de Louis XI. (Docteur J. Colombe, Portraits d’ancêtres - I - Jacques Coitier, Hippocrate revue d'humanisme médical, janvier 1949, n° 1, page 14)
    • La place n’est pas tenable, on ne saurait y demeurer sans incommodité ou sans péril.
    • Il a donné sa démission, la place n’était plus tenable.
    • Se faire place, se faire faire place, pénétrer, arriver, se mettre où on veut être.
    • Place de confiance.
    • Être en place, être dans un emploi, dans une charge qui donne de l’autorité, de la considération.
    • Être sans place, être sans emploi.
    • Un homme en place, Homme qui a une situation, un emploi de quelque importance.
    • Faire la place : (comm) Se dit de commis qui vont offrir des marchandises à des magasins de détail ou à des particuliers. Se dit aussi des élèves architectes qui, tout en poursuivant leurs études, vont travailler chez un patron comme dessinateurs apprentis.
    • Je suis courtier en librairie, monsieur. Je fais la place pour les principales maisons de la capitale. (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy, 1881 ; éd. Le Livre de Poche, p. 9.)
  5. (Éducation) Rang qu’un écolier obtient dans un classement.
    • On donne aujourd’hui les places.
    • Il a eu une bonne place, une mauvaise place.
    • La place de premier.
  6. Espace, lieu public, découvert et environné de bâtiments.
    • Les Grecs vivaient au grand air […]. Leurs lieux de réunion, cela est assez connu, étaient des places publiques, généralement voisines des portiques ou colonnades où l'on se réfugiait en cas de pluie. (Pierre Louÿs, Sports antiques, 1901, dans Archipel)
    • Rue de la Paix, des midinettes sortaient en bandes et traversaient la place Vendôme et la rue de Rivoli en se donnant le bras. (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.51)
    • On traverse la place de la gare pour aller au bistro d’en face. Il neige dur. La place est toute blanche. (Albert Vidalie, C'était donc vrai, éd. René Julliard, 1952, page 34)
    • On arriva sur une petite place circulaire, où étaient dressées quelques boutiques, un bal, un manège. Il n'y avait pas grande foule, quelques badauds seulement circulaient. (André Dhôtel, Le Pays où l'on n'arrive jamais, 1955)
  7. (vieilli) Endroit de stationnement public.
    • Place de voitures ou, elliptiquement, place, endroit où stationnent les voitures à l’usage du public, d’où l’expression Voiture de place.
    • Vous trouverez un taxi à la place.
  8. Lieu où s’assemblent les agents de change, les banquiers, les négociants pour y traiter leurs affaires et y opérer leurs transactions. (Par extension) Bourse. (Par métonymie) Ensemble des négociants, des banquiers d’une ville.
    • Elle escompterait les lettres de change tirées sur nos places par les exportateurs de produits exotiques sans que ceux ci passassent sous les fourches caudines des banquiers londoniens. (Le Jacquard: Journal de L'industrie lainière, Elbeuf : H. Saint-Denis (directeur), 1895, page 253)
  9. Ville de guerre ou de garnison.
    • Nos grandes places de guerre, Strasbourg et Metz, les véritables boulevards de notre défense, n’avaient été ni armées, ni approvisionnées. (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), page 124, Bloud & Barral, 1883)
    • Les défenseurs, après avoir perdu les faubourgs, manquant d’eau, furent obligés de capituler. Le siège entrepris par l’armée des croisés ne dura que du 1er au 15 août, jour de la reddition de la place. (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Le général Sarrail commande la place de Verdun. Le 44e régiment de R.A.T. occupe la ville. Le général exige une discipline stricte, prescrit les marques extérieure de respect. (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.93)
    • Les recherches furent continuées par les soins de l’autorité maritime, de la douane et du commandant de place de Bonifacio : elles furent malheureusement tout à fait confirmatives […] (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 197)
  10. (hippisme) Classement dans une course donnant lieu à une allocation ou à rétribution des parieurs en simple placé, sans pour autant être gagnant.
    • Dans cette course nous visons les places.

traductions
traductions
traductions
interjection

place \plas\

  1. Formule dont on se sert pour faire écarter ou ranger ceux qui empêchent la circulation.
    • Place, place !
    • Place aux jeunes !

traductions
forme fléchie

place \plas\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de placer.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de placer.
    • Elle s’apprête à l’interpeller pour avoir le fin mot de toute cette mascarade, sans doute réglée à la seconde près puisqu’au même instant, alors que Pietski s’éclipse, la cave s’illumine comme par magie et place le curieux prélat sous la lumière saumonisée des projecteurs. (Jean-Baptiste Mauroux, Un crime si agréable à Dieu, 2001, page 99)
    • Mais l’opérateur, lui, absorbe les rayons égarés — et ils sont nombreux — tout le jour et tous les jours ; il n’a encore que des moyens bien infidèles de protection : on lui a fait des lunettes, des gants, de grands tabliers où le plomb entre en plus ou moins grande quantité et arrête les rayons au passage, souvent, des fissures se produisent, ou, ces accessoires étant lourds, gênants, empêchant les mouvements du radiologue, ne sont pas gardés par lui ; on a fait aussi des cages en verre plombé, où se place l’opérateur avec les appareils de commande, mais souvent, le patient à radiographier ou radiothérapiser, a bougé, on va à lui pour faire rectifier la position, les appareils étant en marche. (journal Le Matin, 6 avril 1920)
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de placer.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de placer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de placer.



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