pleurer
étymologie
De l’ancien français plorer , du latin ploro. Plorare a remplacé le latin classique lacrimareverser des larmes »). La forme pleurer est analogique des formes toniques je pleure, tu pleures, etc.

verbe

pleurer \plœ.ʁe\ ou \plø.ʁe\ intransitif conjugaison

  1. Répandre des larmes.
    • […] des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’éd. de 1921)
    • Elle mit un instant à recouvrer son souffle. Non ! Elle ne pleurerait pas devant lui. (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable. (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
    • Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c’est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur. (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l’hiver, L’Harmattan, 2012, p. 41)
  2. Déplorer les fautes quelqu’un, ses égarements, ses malheurs, sa perte.
    • ''Et quand ils ont bien bu/>Se plantent le nez au ciel/>Se mouchent dans les étoiles/>Et ils pissent comme je pleure/>Sur les femmes infidèles. (Jacques Brel, Amsterdam'', 1964)

  3. Faire apparaître un écoulement de larmes déterminé par une cause physique.
    • Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent.
  4. (agriculture) Dégoutter de la sève du bois d’un arbre ou d’un arbuste, après qu’il a été fraîchement taillé.
    • La vigne pleure.
  5. (Figuré) (familier) Faire pitié pour obtenir quelque chose.
    • Pleurer pour avoir quelque chose.
  6. Se dit du cri du goéland, du crocodile.
    • L’oiseau de mer n’a pas de ramage, mais un cri qui varie du rauque au lugubre ; certaines espèces de goélands se plaignent comme des enfants qui pleurent ; d’autres, nommés par les matelots goddes, poussent des ricanements étranges. (Victor Tissot, ‎Constant Améro, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1884)
    • ''Où semblent dans la nuit flotter des linceuls blancs,/>Passer, creusant les flots, chassant les goëlands,/>Populaces d’oiseaux qui pleurent et qui huent,/>L’aquilon, fossoyeur des fosses qui remuent ; […] (Victor Hugo, La Fin de Satan (1886), in Œuvres complètes de Victor Hugo'', tome 23, Éditions Hetzel-Quantin, 1962)

    • Pourquoi pleurent les goélands ? Tournant au-dessus du port, au-dessus de la maison ? (Tudi Kernalegenn, Luttes écologistes dans le Finistère : les chemins bretons de l’écologie, Yoran Embanner, 2006)

      pleurer transitif

  7. Regretter ou déplorer la perte de quelque chose ou quelqu’un ; s’en affliger.
    • La douleur d’Ernestine était plus profonde qu’on ne devait l’attendre d’une personne de son âge : elle pleurait madame Dufresnoi, elle la pleurait amèrement […] (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
    • Or, n’ayant à pleurer personne à Paris, sur le soir, j’eus l’idée d’aller au moins jusqu’à Bagneux visiter la tombe d’un poète que tous ces gens […] ne devaient pas connaître. (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • ''Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit/>Venez le pleurer avec nous sur le coup de midi… (Georges Brassens, Les Funérailles d’antan'', 1960)

    • Pleurait-elle ces nouveaux morts, venus rejoindre, dans des tombes aux couronnes fleuries, les 10 000 jeunes hommes et femmes tombés au combat ? Ou pleurait-elle la fin d’un monde ? (Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde)
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traductions
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