pogrom
étymologie
(1903) Première attestation sous la forme francisée pogrome. Emprunté au russe погром, déverbal de погромить, construit avec le suffixe по- désignant un achèvement et le verbe громить, lui-même de гром.
L’anglais pogrom est attesté en 1882 et pourrait avoir servi d’intermédiaire entre le russe et le français.

nom

SingulierPluriel
pogrompogroms

pogrom \pɔ.ɡʁɔm\ masculin

  1. (histoire) (politique) (religion) Mouvement antisémite sous le régime tsariste de Russie, encouragé par les autorités et caractérisé par des violences envers les Juifs : pillages, meurtres…
    • En 1881, éclatent plus de cent pogroms. Les principaux sont ceux d’Elisabethgrad, le 15 avril 1881, de Kiev, le 26 avril, d’Odessa, du 3 au 5 mai 1880, de Varsovie, entre décembre 1881 et janvier 1882, et de Balta, le 22 mars 1882. Les populations locales chrétiennes, soutenues et souvent incitées par la police du tsar, attaquent les communautés juives de la ville ou du village avec l’approbation des autorités civiles et religieuses.
  2. (analogie) Un tel mouvement antisémite, organisé par d’autres régimes politiques.
    • À Dachstein, il y eut, en 1657, un pogrom qui coûta la vie au rabbin et à de nombreux israélites. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le Parti nazi au pouvoir, conduit par Adolf Hitler, va institutionnaliser les pogroms et autres actes de violences antisémites désordonnés et mettre en œuvre des actes de plus grande envergure comme le pogrom du 9 novembre 1938, appelé « Nuit de cristal ».
  3. (Par extension) Soulèvement violent et meurtrier contre des Juifs.
    • En 1946, un pogrom éclate à Kielce en Pologne. Les habitants attaquent les Juifs après que des rumeurs se sont répandues selon lesquelles les juifs avaient enlevé un enfant chrétien pour utiliser son sang.
  4. (Par extension) Soulèvement violent et meurtrier contre des groupes de personnes, suscité par du racisme ou de l’intolérance.
    • Silencieuse depuis des années face aux violences infligées aux Rohingyas par l’armée mais aussi devant les véritables pogroms dont ils ont parfois été victimes de la part des villageois bouddhistes, elle s’est bien gardée de prendre leur défense pendant la campagne électorale, ne prononçant même pas leur nom devant ses auditoires bouddhistes. (René Backmann, Aung San Suu Kyi à l’épreuve des Rohingyas, 23/01/2016)

traductions


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