pouf
étymologie
Tenant de l’onomatopée homonymique.

adjectif

pouf \puf\ masculin et féminin identiques

  1. (marbrerie) Qualifie des pierres qui s’égrenent et tombent en poussière quand on les travaille.
  2. (En particulier) Qualifie un marbre qui, en le taillant, ne peut retenir ses arêtes vives étant sujet à s'égrener.
    • Le marbre que fournit généralement le dépôt de l’île des Cygnes est un marbre qu’il appelle un marbre pouf, un marbre sans la sonorité du métal, un marbre friable et dont on ne peut rien faire. (Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, Journal, 1889)
    • Destiné à être sculpté, le marbre blanc ne devait contenir aucun fil, aucune scorie et, moins encore, ces parties « pouf » où le coup de pointe brusquement assourdi s'accompagne d'un petit effritement plâtreux. On voulait qu'il n'offrît que des parties « fières », c'est-à-dire dures, en terme de métier, et d'un blanc de saindoux. (La Revue de Paris, au Bureau de la Revue, 1966, vol. 66, part. 2, p. 15)
  3. (fonderie) Qui a la juste résistance qu’exige la fonte, en parlant du noyau.
    • Pouf, (Fonderie.) les Fondeurs donnent ce nom à une qualité que doit avoir la matière dont on fait le noyau. Elle consiste dans une molle résistance, afin que le métal remplissant l’espace qu’occupoient les cires, le noyau ait assez de force pour résister à sa violence ; & n’en ait pas trop en même tems pour s’oppoler au métal qui travaille en se refroidissant dans le moule, ce qui le feroit gercer dans plusieurs endroits. (L’Encyclopédie)

nom

SingulierPluriel
poufpoufs

pouf \puf\ masculin

  1. (vieilli) Sorte de coiffure de femme.
    • La coiffure en question, connue sous le nom de « pouf », avait lancé dès 1774 la renommée de l’entreprenante Rose Bertin, propriétaire du Grand Mogol, une boutique très en vue d’accessoires de mode rue Saint-Honoré à Paris. Réalisé avec la collaboration du célèbre coiffeur, monsieur Léonard, le pouf était édifié sur un échafaudage de fils de fer, de tissus, de gaze, de crins, de faux cheveux, et des propres cheveux de la cliente dressés en position quasi verticale. (Marie-Antoinette, reine de la Mode, traduit de l’américain par Sylvie Lévy, dans La règle du jeu, n° 40, 2009)
  2. (meubles) Appui-pied séparé du canapé ou du sofa.
    • Le meuble, recouvert de peaux de chagrin couleur bois, se composait de poufs, de fauteuils et d’un divan circulaire qui tenait en partie la rondeur de la pièce. (Émile Zola, La Curée, 1871)
  3. (meubles) Sorte de gros siège mou, sans bois apparent, souvent assez large pour servir à plusieurs personnes.
    • Mme de Guermantes s’était assise. Son nom, comme il était accompagné de son titre, ajoutait à sa personne physique son duché qui se projetait autour d’elle et faisait régner la fraîcheur ombreuse et dorée des bois des Guermantes au milieu du salon, à l’entour du pouf où elle était. (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome 3, Le Côté de Guermantes, 1920–21)
    • Un play-boy à gourmette d'acier et à la prunelle jaugeuse les installa sur des poufs autour d'une petite desserte ronde. (Bernard Thomas, Aurore ou la Génération perdue, Éditions Balland, 1984, chap. 8)
    • Il s’écroula dans le pouf et essaya de trouver une position qui ne fût pas tout à fait ridicule. Il n’y parvint pas. (Antoine Bello, Ada, Gallimard, Collection Blanche, 2016, page 38)
  4. (Argot militaire) (France) Lupanar mis à disposition des soldats lors de leur repos.
    • En fait, il est établi que les « candidates » étaient placées au « pouf » par des proxénètes exerçant entre Belgique et Méditerranée. Et la gérante du foyer, qui conservait 2 francs par jeton pour ses frais de gestion, envoyait régulièrement à ces messieurs — ou à leur « boîte aux lettres » — les mandats résultant du labeur de ces dames. (Le Monde: les grands procès, 1944-2010, sous la direction de Pascale Robert-Diard & ‎Didier Rioux, éd. Les Arènes, 2009, page 258)
  5. (vieux) ou (Belgique) Dette.
    • Quand on lui fermait un crédit dans une maison, elle en ouvrait un autre dans la maison d’à côté. Elle brûlait le quartier, elle avait des poufs tous les dix pas. Rien que dans la rue de la Goutte-d’Or, elle n’osait plus passer devant le charbonnier, ni devant l’épicier, ni devant la fruitière ; […]. (Émile Zola, L’Assommoir (1877), chap. 9, Charpentier, 1879, page 363)
  6. Coussin rembourré avec du crin, jadis utilisé par les femmes pour faire bouffer leur jupe, leur robe au niveau des fesses.
  7. (Désuet) Annonce, publicité faite par un charlatan.
  8. (Désuet) Faire pouf : Disparaître sans payer ses dettes.
synonymes
  • BMC (argot) (3)

traductions
nom

pouf \puf\ féminin

  1. (injur) Diminutif de poufiasse.
    • — Primo, cette pouf n'était pas à poil, deuxio, cette pouf n'est pas une pouf, et tertio, tu as 18 ans, et je crois qu'il est temps d'abandonner cette règle. (Alexis Aubenque, Stone Island, Éditions Toucan, 2013, chap. 34)

interjection

pouf \puf\

  1. Onomatopée qui exprime le bruit sourd que fait un corps en tombant ou en disparaissant.
    • Contrairement à votre grenier, Firefox est facile à nettoyer. Il suffit de cliquer sur le bouton Effacer et… pouf ! L’historique est évaporé. (Message du navigateur Firefox, consulté le 27 février 2017.)



Ce texte est extrait du Wiktionnaire et il est disponible sous licence CC BY-SA 3.0 | Terms and conditions | Privacy policy 0.003
Dictionnaire Français