proposition
étymologie
Du latin propositio.

nom

SingulierPluriel
propositionpropositions

proposition \pʁɔ.pɔ.zi.sjɔ̃\ féminin

  1. Action de proposer, de soumettre à un examen, à une délibération.
    • Favrolles prend la parole. Son vide intérieur, son inconscience braillarde se masquent sous l'énergie de ses propositions. (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l'édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
  2. (Spécialement) (ellipse) Proposition de loi.
  3. Chose qui a été proposée.
    • La proposition de ce député a été prise en considération.
    • Il a retiré sa proposition.
  4. (En particulier) Chose proposée pour arriver à la conclusion d’une affaire ou à un arrangement.
    • Le résultat de cette proposition conciliatrice fut que les deux jeunes gens […] se prirent par le bras, et, ajustant leurs épées, se dirigèrent vers la porte de l’hôtellerie, sur le seuil de laquelle se tenait l’hôte. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Tout ce qu'il entendait autour de lui, les tuyaux refilés d'une oreille à l'autre, les vaines discussions d'intérêts sordides, les propositions abracadabrantes, lui occasionnaient parfois des nausées. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
    • proposition raisonnable, satisfaisante, absurde, ridicule.
    • Faire des propositions à quelqu’un.
    • Propositions de paix, d’accommodement, de conciliation.
  5. Expression d’une idée, affirmation ou la négation de quelque chose.
    • […], ils formulèrent la proposition suivant laquelle l'obéissance au souverain, bon ou mauvais, était préférable à la fitna (anarchie, désordre). Ce qui équivalait à la consécration formelle du quiétisme politique de l'islam. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.93)
    • proposition universelle, générale, particulière.
    • proposition hasardée.
    • proposition insoutenable.
    • Soutenir une proposition.
    • Condamner une proposition.
    • Censurer une proposition.
    • proposition en matière de foi.
  6. (grammaire) Membre de phrase composé essentiellement d’un sujet et d’un verbe et accessoirement d’un complément ou d’un attribut.
    • Le terme de proposition remonte aux grammaires logiques où il désignait toute construction minimale porteuse d'un jugement : l'association d'un sujet (ce dont on dit quelque chose) et d'un prédicat (ce que l'on dit du sujet). Ainsi les grammairiens de Port-Royal analysaient la phrase « Dieu invisible a créé le monde visible » en trois propositions : Dieu a créé le monde — Dieu est invisible — Le monde est visible. Progressivement, la notion de proposition s'est confondue avec celle de phrase pour désigner l'unité syntaxique et prédicative combinant un sujet grammatical et un groupe verbal. (Martin Riegel et alii, Grammaire méthodique du français, 1994)
    • Ce La Fontaine qui me prouvait qu’il existe des propositions dont le verbe est au participe : Marché fait, les oiseaux forgent une machine. Ce Corneille qui me fournissait un exemple de propositions principales juxtaposées : J’ai fait ce que j’ai dû, je fais ce que je dois'', tandis que Victor Hugo m’offrait un modèle d’indépendantes juxtaposées :/>Esclave, apporte-moi des roses !/>Le parfum des roses est doux ! (Paul Guth, Le mariage du Naïf'', 1957, réédition Le Livre de Poche, page 74)

    • La syntaxe moderne nous a déjà habitués à considérer la proposition comme un nexus, un noyau, fonctionnant à la manière d'un accordéon dont les éléments sont extensibles ou comprimables à volonté. (Cahiers de lexicologie, 1961, vol. 2, page 48)
    • Un cahier de grammaire m’apprend que la proposition indépendante était dite absolue, la principale pouvait s’appeler aussi primordiale alors que la subordonnée se satisfaisait de secondaire. La nomenclature grammaticale a quelque peu évolué depuis, mais à force de nuances, est-elle devenue plus claire ? (Édouard Bled, Mes écoles, Robert Laffont, 1977, page 128)
  7. (logique) Énoncé doué d’une valeur de vérité, généralement le vrai ou le faux.
    • Une phrase impérative ou interrogative n’est pas une proposition logique.

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